I want to see you again ∞ penny

09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Une heure. Cela va faire une heure que je suis en train de faire les cents pas sur ce trottoir. Enfin je suis descendu loin voir très loin dans la rue, car les commerçants commençaient à me regarder d’un air suspicieux. En même temps, c’est pas tout les jours qu’ils doivent voir un homme, les mains enfoncées dans les poches de son jean, en train de regarder fixement la boutique de l’autre côté de la rue. Je vous rassure, je ne suis pas fou. Enfin peut être maintenant à force de tourner en rond. Ce que je regarde ? La confiserie de Penny. Cela fait deux semaines que je suis rentré. Enfin que Théo m’as forcé à rentrer plutôt et j’ai tout de suite repris le boulot pour ne pas me morfondre plus longtemps sur ma vie privée. Mais dès le premier jour, je me suis pris une sacré claque. Fini l’habitude d’aller chercher mon café dans l’établissement de la jeune femme. J’avais dû trouver un autre endroit où le café était deux fois moins bon et le serveur avait une tête de con. Bref. Pas facile le retour à la vie parisienne. Depuis je passe tout les jours devant la boutique en m’efforçant de baisser la tête et d’accélérer le pas. Mais aujourd’hui j’ai quitté le travail plutôt et en faisant le chemin inverse pour rentrer chez moi et me voilà donc arrêter sur ce trottoir. Je me demande si je dois aller la voir ou pas ? La voir. Cela fait six mois que je n’ai pas vu son visage, ses yeux bruns et son tendre sourire. Cela commence à faire beaucoup et je ne peux pas le nier, même si je lui en veux, elle me manque cruellement. Je sais que je devrais l’oublier. Que je devrais passer à autre chose. Mais on ne peut pas effacer quatre ans de relations en un claquement de doigt. Elle n’a pas voulu m’épouser et cela à sévèrement blesser mon égo et tout le reste, mais j’ai envie de la revoir. Je sais, rien ne m’en empêche. Je suis le seul maître de ma décision sur ce coup-là. Mais j’ai peur de foncer tête baissé dans le mur. Bon aller Raphaël prends une décision tu va pas rester une heure de plus sur ce foutu trottoir quand même. Perdu dans mes pensées, je me fais bousculer par un enfant qui courait devant sa maman et je me décide à bouger. Je respire un bon coup et traverse la rue.

Bon déjà je suis sûr le bon trottoir. Mais déjà un millions de questions ce bousculent dans ma tête. Et si elle m’avait totalement oublier ? Et si elle avait déjà refait sa vie avec un autre ? Un homme plus jeune et moins sentimental que moi. Roh. Tu va pas te mettre à paniquer Raph, pas à ton âge quand même, t’as plus quinze ans mon vieux. Oui c’est vrai j’ai plus quinze ans et je meurs d’envie de pousser cette porte. Une nouvelle fois je souffle un bon coup et finis par entrer. Le magasin est vide et vu l’heure, Penny ne va pas tarder à fermer. Elle est de dos derrière le comptoir. Je m’approche et finis par dire comme dans une vieille habitude. « Un café noir s’il vous plaît. » Maintenant je n’attends qu’une seule chose, qu’elle ce retourne…

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je soupier, jetant ce petit papier qu'un homme essaie de me refiler depuis plus de deux semaines. Chaque jour il vient, il me donne ce petit papier avec un compliment dessus. Chaque jour, je le jette. Je ne suis pas intéressée et j'ai beau lui dire, il continue. Maintenant, je n'ai même plus besoin de regarder ce qu'il y a d'écrit pour savoir qu'il finira de toute manière à la poubelle. Mais vu que ce jeune homme, qui doit avoir mon âge, vient tous les jours acheter son café et son croissant au beurre, je ne peux pas non plus l'interdire de rentrer... Par politesse, je le remercie et lui offre un sourire. Mais une fois qu'il quitte l'établissement, je jette le papier sans cligner des yeux. C'est gentil, c'est flatteur mais non. Ce n'est pas la première fois que ça m'arrive et honnêtement, c'est dans ces moments là que Raphaël me manque le plus. J'aimerais qu'il soit là pour me défendre et faire son jaloux comme ça lui prenait des fois. Mais non. Raphaël n'est plus là, il n'est peut-être même plus à Paris, j'en sais rien. Je suis seule et je dois me débrouiller par moi même pour repousser les pervers qui m'approchent d'un peu trop près dans le métro.

Je jette un oeil à l'horloge accrochée au-dessus de la porte d'entrée de ma confiserie. La journée aura passé vite, je n'ai rien vu. Entre les croissants du matin, les sandwiches à midi, la paperasse à classer et les macarons des quatre heures, il est déjà l'heure de fermer boutique. Je cherche désespérément une associée, histoire de m'alléger un peu mais pour l'instant je n'ai pas encore trouvé la perle rare qui sera souriante et surtout qui sache faire les macarons à ma manière. Comme chaque soir, quand arrive l'heure de fermer, je traine. Je prends mon temps. Je n'ai pas envie de rentrer. Je n'ai pas trouvé d'autre appartement à louer sur Paris qui soit dans mes moyens alors j'habite toujours là où on avait emménagé avec Raphaël. Autant dire que ces murs puent les souvenirs. C'est pourquoi, je prends le plus de temps que possible pour retourner à la maison. Je compte rapidement la caisse et commence à noter la recette dans mon carnet derrière le comptoir quand la sonnette retentit. « Je vais fermer désolée... » dis-je sans lever les yeux vers l'inconnu par peur de me retrouver face au jeune homme qui me donne des petits billets doux. On me demande un café noir. Cette voix. Je relève les yeux vers le miroir mural et découvre Raphaël. Dans un sursaut, je fais volte face. Mon coeur s'emballe. Il faut que je me calme sinon il pourra appeler une ambulance. « Je... J'en ai plus. » dis-je bêtement comme s'il était un client normal. C'est ridicule d'ailleurs, je passe pour une cruche. « Raphaël...? Tu... Je veux dire, t'es de retour? » Je ne sais même pas s'il est vraiment parti de Paris mais dans ma phrase, je voulais certainement aussi dire "t'es de retour dans ma vie?"

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

J’ai à peine mis les pieds dans la boutique de Penny que je me demande si c’était vraiment une bonne idée. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir lui dire franchement ? Qu’elle me manque. Je pense qu’elle a pas vraiment besoin de le savoir étant donner que c’est elle qui m’a rejeté. Rejeter. Mon dieu je déteste ce mot. Il ne vaut mieux pas penser à cela pour l’instant. Je pousse la porte et le carillon indique ma présence. Sans ce retourné Penny me fait savoir qu’elle va fermer. Je me retiens de sourire. Entendre sa voix. Cela fait six mois que j’en rêve nuit et jour et je dois avouer que cela fait du bien. C’est comme un baume au cœur. Aller concentre toi Raphaël, tu demande des nouvelles et tu t’en va. C’est tout. Je me rapproche du comptoir, observe rapidement son dos et finis par lui demander un café noir. Dire que c’est ici que l’on c’est connu. Je venais tout les matins avant le travail et je prenais toujours la même chose. J’avais dû lui taper dans l’œil puisqu’elle avait finis par m’aborder. J’avais finis par la remarquer et j’étais tombé amoureux comme un idiot. Cette boutique représentait une grande partie de notre histoire. Je continuais à passer tous les matins même si je venais passer la nuit avec elle. Je prenais mon café et pour rendre les autres jaloux, je faisais le tour du comptoir et je venais l’embrasser. C’était mon petit plaisir matinal. Maintenant, je n’ai même plus le droit de faire cela… Je dois rester du bon côté du comptoir comme un simple client. Je vois bien qu’elle est surprise lorsqu’elle ce retourne. Mes yeux ce posent sur son visage et d’un seul coup c’est comme si mon cœur avait décidé d’arrêter de faire son job. Il rate plusieurs battements avant de repartir de plus belle. Je meurs d’envie d’aller l’embrasser, mais je me retiens. Un sourire ce dessine sur mes lèvres lorsqu’elle me dit qu’elle n’as plus de café.

Elle ce rattrape rapidement et me demande si je suis de retour. Je ne sais pas trop comment prendre sa question. Est-elle au courant de mon départ de Paris ? Remarque… Sûrement. Elle a bien dû remarquer que je passais plus dans la rue tout les jours à la même heure. Et puis elle sait exactement où j’aime passer du temps à Paris alors oui peut être qu’elle c’est rendu compte que j’étais parti. Ou on lui a tout simplement dit. Bref. Pas le temps de spéculer. « On peut dire ça comme ça oui. » finis-je par lui dire. Je suis de retour à Paris c’est tout. Dans sa vie, on verra après. Je suis perturbé par son visage. Elle n’a pas changé. Ses yeux on garder ce côté rieur que j’aime tant et sans le vouloir mon regard glisse jusqu’à ses lèvres. Faut que j’arrête. Oublie pas Raphaël. Tu prends des nouvelles et tu t’en va. C’est tout. « Je… Je voulais juste venir voir comment tu allais. » Nerveux comme au premier rendez-vous, je passe une main sur ma nuque. J’ai l’impression que j’ai pas ma place ici. Que je devrais pas être là. De plus, la tension est un peu trop palpable entre nous… « Mais je vais pas t’embêter si tu veux fermer… » Oui. Je crois que cette fois c’est moi qui vais fuir. Je me sens pas capable de rester en face d’elle.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je n'ai jamais pu m'expliquer, je n'ai jamais eu l'occasion de lui dire à quoi je pensais quand j'ai quitté la maison, juste après sa demande... Quand je suis revenue, il n'était plus là, alors que j'avais passé presque cinq heures à conduire dans la nuit à réfléchir à ce que je pourrais lui donner comme réponse. J'avais préparé mon explication dans ma tête, comme un texte qu'on apprend par coeur, j'avais pensé à tout mais quand j'ai poussé la porte de l'appartement, il n'était plus là. Ses affaires non plus. D'ailleurs, je n'ai toujours pas remplacé les espaces vides qu'il a laissé dans la salle de bain ou dans la penderie. Ils sont toujours vides. Et le voilà dans ma confiserie, là où on s'est connu, là où on a passé pas mal d'heures malgré tout quand je devais terminer des macarons et qu'il restait pour me tenir compagnie, ou simplement quand on parlait de tout et de rien pendant les moments creux. Après six mois sans avoir croisé son visage, il est face à moi et je me sens un peu déboussolée. Ce n'est pas parce que je ne lui ai pas donné de réponse que je ne l'aimais pas, qu'il ne m'a pas manqué. Bien au contraire, j'aurais voulu qu'on en parle. Il me connait par coeur, il sait comment je fonctionne et surtout que mettre un genou à terre n'était pas la meilleure idée qu'il puisse avoir.

J'ai envie de contourner le comptoir et qu'il me prenne dans ses bras, j'ai envie de sentir son odeur et de sentir sa chaleur mais je me retiens. Il est juste venu voir comment je vais et il repartira. Au moins je sais qu'il est toujours dans les parages. Pour répondre à sa question, je me contente d'hausser les épaules. Je ne vais pas lui dire que ça va alors que depuis six mois je vais mal. Et je ne vais pas non plus lui dire que je vais mal, ça ferait la petite victime et il serait capable de me demander pourquoi je lui ai fait ça. Pourquoi je n'ai pas dis "oui". Raphaël se gratte la nuque et je suis obligée de sourire un peu en constatant qu'il a toujours le même tic. Il me dit qu'il devrait peut-être me laisser, que je comptais fermer. Oui c'est vrai c'est ce que j'ai dis en entendant la sonnette retentir mais du coup, j'ai encore moins envie de quitter les lieux. « Non, reste. Je suis pas pressée. » Alors pas du tout pressée. Surtout pas de rentrer seule à la maison. Je désigne l'arrière boutique. « J'ai de quoi faire un thé et des croissants salé si t'en as envie... » Je connais très bien ses goûts en matière de nourriture. Je suis un vrai cordon bleu, la cuisine et la pâtisserie c'est ma passion. Pas pour rien que j'ai ouvert cette boutique en même temps. En quatre ans de relation, je sais parfaitement ce qu'il aime ou aime moins. Sans vraiment attendre une réponse, je me dirige dans l'arrière boutique et me frotte le visage pour me calmer. Mes mains tremblent. Il faut que ça cesse. Je prends l'assiette de croissants au jambon et fait chauffer de l'eau avant d'apporter le tout sur un plateau pour le poser sur le comptoir. « Tu... N'étais plus à Paris n'est-ce pas? »

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

C’est bizarre d’être l’un en face de l’autre et d’être aussi tendu et mal à l’aise. Nous qui étions si proche… Des femmes j’en ai connu dans ma vie étant donner que j’avais déjà vingt-sept ans lorsque je l’ai connu. Des petites amies, des relations plus ou moins longues, mais jamais je ne m’étais senti aussi heureux avec une femme. Elle me comprend sans que j’ai besoin de faire de grand discours, on a tout les deux notre caractère, mais ensemble on avait construit un certain équilibre. Pendant quatre ans on a avancé ensemble. Je l’ai vu mûrir et changer. De la jeunette un peu fofolle de vingt ans elle était passée à une belle jeune femme avec la tête sur les épaules qui sait exactement ce qu’elle veut et ne veut pas dans sa vie. Bien sûr comme tout les couples il nous arrivait de nous disputer, mais ça ne durais jamais très longtemps et ce malgré le fait que j’ai tendance à être un grand boudeur. Le seul problème entre nous as toujours été les sentiments. Penny as vécu beaucoup de chose dans sa vie qui on fait qu’elle ne veut plus s’attacher. Au début je comprenais, vraiment, mais au bout de trois ans de relation j’ai commencé à moins comprendre. J’étais toujours le seul à lui dire que je l’aimais, à faire des petits gestes et attention pour lui montrer mon amour et j’ai commencé à perdre espoir. J’ai voulu rattraper notre couple en la demandant en mariage, même si je savais qu’elle allait prendre peur. Je pensais qu’elle allait vouloir réfléchir, mais je m’attendais pas à ce qu’elle parte de cette manière. Aujourd’hui elle est face à moi et même si je suis heureux de la retrouver, je ne peux m’empêcher de penser à ce jour là. Je m’étais mis à nu devant elle et elle était juste partie. Comme si je venais de lui demander de m’aider à accrocher un tableau.

Je lui explique la raison de ma visite et elle ne répond pas pleinement à ma question. Je hausse les épaules à mon tour et finis par lui dire – plus nerveux que jamais – que j’allais la laisser tranquille pour qu’elle puisse fermer sa boutique. J’allais tourner le dos lorsqu’elle me demanda de reste. Je crois que je n’ai jamais été aussi soulagé. Je reviens prendre appui sur le comptoir et elle me propose un thé et l’un de ses fameux croissants salés. A croire qu’elle veut m’acheter avec de la bouffe. Non mais ça va pas de penser ça Raph ! J’accepte d’un hochement de tête et elle s’en va dans son arrière boutique. Je ne peux m’empêcher de la suivre du regard. Elle est toujours aussi belle. Bref. Je regarde un peu autour de moi et remarque que rien n’as changé alors qu’avant elle me sollicitait toutes les semaines pour bouger la décoration. Je finis par ôter mon manteau alors que la jeune femme revient dans la pièce un plateau empli de bon truc à manger. Je me rapproche d’elle et l’écoute attentivement. « Non j’étais plus à Paris. » lui dis-je doucement. « J’étais à Lyon avec Théo. » Comme ça elle ne ce fait pas d’idée. J’étais avec mon meilleur ami c’est tout. Et d’ailleurs c’est grâce à lui qu’elle peut me voir aujourd’hui, s’il n’a pas eu une envie pressante de rentrer à Paris, je serais sans doute jamais revenu. Je pose mon regard sur la jeune femme et finis par lui dire : « J’avais besoin de changer d’air pour… Enfin pour changer quoi. » J’ai failli lui dire pour oublier, mais je pense que cela n’aurait pas vraiment aidé à continuer la conversation. « Et toi ? Rien de nouveau ? » Je veux juste savoir si elle a un autre homme dans sa vie. Je sais c’est bête, mais c’est pourtant ce que sous-entend ma question…

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Quand nous nous étions rencontrés avec Raphaël, j'essayais de me remettre de la mort de ma meilleure amie. Un an plus tôt, alors que j'étais encore à l'école, une fusillade a éclaté alors qu'on était dans les couloirs, prêtes à aller prendre le bus. J'ai un grand frère mais Lea était presque devenue comme ma soeur, ma jumelle bien qu'elle était blonde au contraire de moi. Cet élève un pété un câble et il est venu dans le bâtiment avec l'arme militaire de son père. Je ne sais pas comment il a apprit à tirer, comment il savait même manier une arme mais il a appuyé trois fois sur la gâchette. Dont une balle qui s'est terminé dans le ventre de ma meilleure amie. Depuis là, je me suis renfermé sur moi même et surtout, j'ai refusé tout cercle social, préférant me donner à fond dans mes cours de marketing et de managment. Je n'avais pas terminé mon année scolaire mais il était hors de questions que je retourne dans ce lycée. Raphaël est apparu dans ma boutique un an plus tard et j'ai compris que même si je ne voulais pas m'attacher, que c'était trop tard. Avec ses beaux yeux verts et sa dégaine à la James Dean, je suis tout de suite tombée sous son charme. Au début, je me disais que ça allait être une histoire de sexe, rien de plus et finalement, nos petites habitudes se sont installées et on a vécu ensembles pendant quatre ans. Quatre ans où il a été génial avec moi, tendre, romantique, aimant, patient surtout... Il n'attendait qu'une chose; que je lui rende ses "je t'aime" mais je n'ai jamais réussi. Je le disais à Lea et même s'il n'y a pas de lien à faire, j'avais quand même peur de lui dire. Ca nous a été fatal vu que le jour où il m'a demandé en mariage, j'ai fui. J'aurais dû lui dire de me laisser deux heures pour répondre, le temps de prendre mon courage à deux mains et à lui donner la réponse qu'il attendait mais mes lèvres ne se sont pas ouvertes et je suis partie de la maison. Quand je suis revenue, c'est lui qui n'était plus là. Et il a fallu que je le perde pour que je me rende compte à quel point je l'aimais. Bien que je ne le formulais pas à haute voix.

Le revoir en face de moi fait remonter beaucoup de chose, c'est comme un baume au coeur après ces six mois de solitude même si nous ne sommes plus aussi proche qu'avant. Ca me confirme juste ce que j'avais déjà compris au moment où il est parti de la maison; je suis amoureuse de lui. Mais maintenant c'est trop tard. Il a sûrement bien profité de ses vacances à Lyon, il a peut-être même une copine, une vraie, une qui lui dirait qu'elle l'aime et qui ne se contenterais pas de lui faire des pâtisseries après chaque journée de travail. Il me fait comprendre que s'il est parti de Paris c'était pour changer d'air et même si je n'ai pas fait de hautes études, je comprends tout à fait où il veut en venir, même s'il a la délicatesse de ne pas le dire directement. C'est quelque chose que j'apprécie chez lui. Même si j'ai pu le blesser durant toutes ces années, il a toujours été délicat avec moi. Ne me disant pas forcément les choses telles qu'elles le sont exprès pour ne pas me braquer. Ca se voit qu'on a sept ans de différence. C'est clairement lui le plus mature des deux. Je fais tremper mon sachet de thé dans ma tasse pour qu'il infuse alors qu'il me demande si de mon côté il y a du nouveau. J'hausse à nouveau les épaules. « Tu me connais. Plus solitaire que jamais. » Je lui fais un léger sourire. J'aimerais bien lui parler de cet homme qui me draguer depuis quelques semaines mais ça ne serait pas dans le bon contexte. Je serre la tasse chaude entre mes mains tremblantes et gelées, baissant la tête pour ne pas croiser son regard. « Tu... As fais de belles découvertes à Lyon? » demandais-je le plus innocemment possible.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je suis bien obligé de répondre à sa question et de lui dire que non je n’étais plus à Paris. Elle a fuit la maison, moi j’ai fuit la ville. Je n’ai jamais été un fuyard, d’ailleurs je déteste les personnes qui prennent cette voie de facilité. Je suis plutôt du genre à prendre le problème à bras le corps pour le régler rapidement, mais ce jour-là j’ai laissé tomber tout mes principes. Je l’avais attendu. Pendant deux heures j’avais attendu, assis par terre dans le salon. Je n’avais pas bougé et j’avais juste laissé tomber l’écrin d’entre mes mains. J’ai attendu, mais elle n’est pas réapparue, alors j’ai décidé de partir. Ce n’était peut être pas une bonne idée, mais j’en avais eu besoin. Il fallait que je m’éloigne de la jeune femme. Ne serait-ce que pour essuyer ce refus que j’ai pris comme une bonne claque en pleine figure. Mais je n’ai pas pu tourner la page. D’ailleurs j’ai toujours la bague sur moi. Elle est toujours dans ma poche quoiqu’il arrive. Mais là en face de Penny, j’ai l’impression que cette bague me brûle la peau. Il ne faut pas que j’y pense c’est tout. Je lui avoue donc que je suis parti sur Lyon avec mon meilleur ami et pour éviter la question qui me gênerait le plus je lui dis que j’avais juste eu besoin de changer. J’aurais voulu dire que j’avais voulu oublier, mais cela ne ferais que la braquer. Je sais exactement comment elle fonctionne, je sais comment je dois lui parler pour ne pas la brusquer. Apparemment je sais au moins encore me débrouiller avec cela.

Elle m’apprend qu’elle est retournée à sa vie de solitaire pendant les six derniers mois et je dois avouer que je suis triste pour elle. Je l’ai connu après le drame qui a changer sa vie, mais je sais a quel point la perte de sa meilleure amie l’as affecté. Elle a mis beaucoup de temps à m’en parler et le jour où elle la fait, elle a pleuré pendant des heures dans mes bras. Depuis on en parle plus, mais je sais qu’elle pense très souvent à elle et que c’est pour cela qu’elle ce renferme et qu’elle ne veut pas ce faire d’autre ami. Je crois que j’ai tout de même de la chance d’avoir pu faire parti de sa vie pendant quatre ans. J’attrape une tasse et laisse le thé infuser tandis que je cherche à attraper le regard de Penny. Elle baisse la tête et finis par me demander si j’ai fait de belles découvertes à Lyon. « Pas vraiment… C’est une belle ville de ce que j’ai pu en voir. » lui dis-je après une hésitation. Je ne lui en dirais pas plus. Je me suis laisser aller pendant six mois et je n’ai pas vraiment envie de lui montrer. Je passais mes journées derrière mon ordinateur à travailler et le soir je sortais avec Théo. On faisait la tournée des bars comme au bon vieux temps et on finissait par rentrer. Lui souvent accompagner, moi toujours seul. « Ecoute Penny… » Je sais pas vraiment par où commencer. Il est clair qu’il faut que l’on mette certaines choses au clair, mais je ne suis pas sûr que ce soit le bon moment. Enfin. Ce sera jamais le bon moment de toute manière. « Je… Je voudrais juste savoir… Enfin. Pourquoi t’es partie… ? » Je viens de bégayer comme un idiot et maintenant je me prépare à recevoir une bonne claque.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Après ce qui est arrivé à Lea, Raphaël est la seule personne que j'ai "laissé" entré dans ma vie. En fait, il s'est naturellement immiscé dans mon quotidien, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit et j'étais vraiment heureuse. J'avais une drôle de manière de le montrer, certes, mais ces quatre années avec lui ont été du pur bonheur. On a voyagé, on a fait des belles balades - le jeune homme est quelqu'un de romantique - et même si on évitait certain sujets, on arrivait facilement à parler. Sans parler du fait que mon frère l'apprécie donc on peut clairement dire que Raphaël est quelqu'un de bien. C'est plutôt lui qui n'a pas eu de chance de tomber sur une fille comme moi, un peu torturé par son passé, très assidue dans sa vie professionnelle et surtout de très instable avec ses sentiments... Des fois, je me dis que si on est resté ensembles pendant quatre ans c'est que c'était pas si terrible mais mon ex petit ami est quelqu'un de patient et de très - voire trop - gentil. Il a toujours pris des pincettes avec moi. Et dans le fond, des deux c'est lui qui est à plaindre...

Je lui demande à ma maman s'il a fait de belles découvertes à Lyon. Une manière de savoir s'il a peut-être rencontré une femme. Après tout, je n'ai pas mon mot à dire mais j'avoue que je serais assez triste qu'il me remplace aussi facilement. Surtout que moi, je n'ai vu personne ces six derniers mois. C'est étrange que le comptoir de ma boutique nous sépare de cette manière, alors qu'on a été plus que proches avant... Et dire que tout ce qu'il voulait était un "je t'aime"... Je lui ai répété plusieurs fois qu'il n'avait pas besoin de l'entendre pour savoir que j'étais amoureuse de lui. Mais ça ne vaudra jamais ces trois petits mots, j'en suis consciente. Le visage de Raphaël devient un peu plus sombre et je comprends à cette manière qu'il a de regarder son thé distraitement, qu'il veut aborder le sujet qui fâche et j'ai vu juste. J'ai l'impression que je vais me liquéfier sur place. J'aimerais pouvoir disparaitre, que le sol s'ouvre sous mes pieds et que le problème soit réglé. Je relève un peu la tête et perd mon regard dans la ruelle éclairée par les lampadaires Parisiens. « Tu connais la réponse... » dis-je tout bas. Raphaël sait que j'ai paniqué, que j'ai eu peur. Mais je suis d'accord que ça m'excuse rien. J'aurais dû parler, j'aurais dû lui dire de me laisser deux heures, au moins qu'il sache que je rentrerais. Nos regards se croisent et j'ai l'impression que je vais craquer. Mais ce n'est pas le moment. Assez versé de larmes. « Je ne t'ai pas dis "non" Raphaël... Je n'ai peut-être pas dit "oui" mais ma réponse n'a pas été négative non plus. Tu sais ce que je ressentais pour toi. » Ce que je ressens toujours pour lui.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

D’un seul coup, les souvenirs de la dernière fois où je l’ai vu me reviennent en tête. Je la revois assise sur le canapé et moi avec un genou à terre comme un idiot de première. J’ai longtemps hésité à le faire. J’ai passé des nuits entières à peser le pour et le contre. J’avais finis par me dire que qui ne tente rien n’as rien et que je me devais de lui demander. J’avais tout prévu. Pour une fois, c’est moi qui avais fait à manger. Je m’étais habillé en mettant le pull qu’elle m’avait offert. Je m’étais même bien rasé juste pour lui faire plaisir. J’avais acheté une bague et mis un genou à terre et elle était partie. Tout simplement partie. Les souvenirs sont assez douleurs je dois l’avouer. J’y pense souvent. Je la revois quitter l’appartement sans même ce retourner. Aujourd’hui en face d’elle, je comprends que j’ai besoin de savoir. Qu’il faut que l’on en parle pas. Je laisserais pas quatre ans de relation ce terminer de cette manière. Pendant quatre ans on a vécu sur un petit nuage. Tout allait parfaitement bien entre nous. Je sais qu’elle avait peur, mais je pensais pas qu’elle allait réagir de cette manière. Nerveusement je commence à aborder le sujet. Je tripote les pans de ma veste, puis la cuillère dans ma tasse et je finis par passer une main sur ma nuque. C’est dur de parler de cela, mais je sens qu’il faut que l’on fasse. Soit pour repartir sur de bonnes bases – mon rêve – soit pour tourner totalement la page. Je vois bien que Penny est aussi mal à l’aise que moi. Elle fuit constamment mon regard et finis par me murmurer tout doucement que je connais déjà la réponse. Cette fois je me retiens pas et je soupire un bon coup. Ca fait quatre ans qu’elle me dit la même chose, je commence sérieusement à en avoir marre. J’ai toujours été super patient avec elle. J’ai toujours fait attention à tout pour ne pas la brusquer alors qu’elle ce contentait de ne pas prendre en compte ce que j’attendais d’elle… Je lui demandais pas la lune après tout. Elle lève la tête et finis par me dire qu’elle n’avait pas dit ‘non’. D’accord un point pour elle. Et elle finit par me dire que je savais parfaitement ce qu’elle ressentait pour moi. Cette fois, j’ai réellement envie de craquer, pour la première fois en quatre ans, j’ai envie de lui dire ce que je pense vraiment. « Non. Non justement je savais pas. Ca fait quatre ans que je me base sur des suppositions. » J’ai l’impression qu’elle ne comprend pas à quel point ça peut être douloureux. J’avais l’impression de vivre une relation à sens unique et pourtant je ne disais absolument rien parce que je l’aimais plus que tout. Aujourd’hui je me sens empli par tout un tas de doutes. « Tu m’as jamais dit que tu m’aimais Penny. Tu te rends compte jamais… Je te demandais rien de plus. Juste ça. Pour savoir que j’étais pas le seul… » Mon ton n’est pas froid loin de là. Je lui explique juste ce que je ressens et ce que j’ai gardé pour moi depuis si longtemps. Lorsque nous étions ensemble, j’avais peur de la perdre juste pour lui avoir dit ça. Maintenant qu’il n’existe plus rien entre nous, je me permets de tenter. « Est-ce que tu m’aimais au moins ? » lui demandais-je tristement…

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

C'est une très mauvaise idée de parler de ça... Je sais déjà les questions qu'il va me poser et je sais aussi comment je vais réagir. Cependant, il faut que je reste calme. Il fait des efforts pour me parler gentiment, il faut aussi que je fasse des efforts pour ne pas m'emporter. Je sais que pendant quatre ans je n'ai fais que de lui dire que je l'aime par des sous-entendus. Que je n'ai jamais dis les trois petits mots qu'il attendait. Je sais qu'il m'en veut et qu'il est triste... La tasse que je tiens entre mes mains commencent à trembler et j'évite complètement son beau regard vert. Il aurait dû deviner, il aurait dû voir dans mes petites intentions, dans mes gestes que je tenais à lui, que j'avais des sentiments pour lui. Pourquoi pense-t-il qu'on s'est mis en appartement ensembles? Pourquoi pense-t-il que ça m'a toujours fait plaisir de lui faire ses plats préférés? Pourquoi pense-t-il que je n'ai jamais eu honte de me balader à son bras dans Paris? En tout cas par pitié ou parce que je me sentais forcée. C'était bien parce que je l'aimais. Sinon je n'aurais jamais fait tout ça, sinon on aurait jamais été ensembles pendant quatre ans. Je lui ai offert tout ce que je pouvais quand j'avais vingt ans. Jusqu'à ma virginité. J'étais jeune, j'aurais très bien pu ne pas rester avec lui si je ne ressentais rien pour lui. Ses suppositions étaient bonnes, sinon on ne serait pas restés ensembles. Il savait voir que j'étais amoureuse de lui et que c'était ça qui me faisait peur. Il me parle avec douceur mais en même temps, il est unanime. Il me dit tout ce qu'il a sur le coeur et je me passer nerveusement une main tremblante dans les cheveux, levant les yeux au plafond de ma boutique pour ne pas fondre en larmes. La suite de ses paroles me font définitivement lâcher ma tasse, j'en renverse tout le continue sur le comptoir et naturellement, cette fois je n'arrive plus à contenir mes larmes. Je réagis exactement comme avant, je me braque, je panique. Je renifle et évite à tout prix le regard du jeune homme. Lâchant un juron pas très joli d'une bouche d'une fille, je me retourne pour attraper des essuies tout pour pomper le thé qui s'est écoulé sur le comptoir. Je me passe une main sous les yeux pour sécher mes larmes. « Bien sur que oui Raphaël! Sinon... Sinon je ne serais pas restée... » dis-je en étant parcourue de sanglots. Même pour lui confirmer sa phrase je n'arrive pas à lui dire. Pourtant il suffirait que je répète sa question "bien sur que oui je t'aimais" mais même ça c'est trop dur. L'eau chaude du thé me brûle la main et je lâche un nouveau juron.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je sais parfaitement que je n’aurais pas dû aborder ce sujet aussi rapidement, mais j’en ai marre de ne pas savoir. J’ai besoin qu’elle me parle. Qu’elle m’explique le pourquoi du comment. Nous ne sommes plus ensemble, je n’ai plus peur de lui dire ce que je pense. Je sais qu’elle av finir par ce braqué, mais je sais aussi que je serais capable de gérer. Parce que ces crises d’angoisses ou de panique je les connais par cœur. C’est moi qui pendant quatre ans me suis fait réveiller en pleines nuits par ses cauchemars. C’est moi qui sait exactement ce qui va la calmer et ce qui va la braquer. Je me lance malgré tout… Je lui dis ce que je pense. Que je veuille juste qu’elle me le dise, ne serait-ce qu’une seule fois. Je vois qu’elle ce met à trembler, mais je ne m’arrête pas. Je finis par lui demander si elle a m’as au moins aimé ne serait-ce qu’une fois. Au fond de moi je connais la réponse. On ne reste pas avec quelqu’un pendant plus de quatre ans si on ne l’aime pas. Surtout lorsqu’on a le caractère de Penny, mais j’essaye de la pousser. Je veux juste l’entendre me dire ce qu’elle a sur le cœur elle aussi et ce sans retenue. Cette fois ma question la déstabilise totalement. Elle lâche sa tasse et le contenu ce renverse sur le comptoir. J’enlève ma main avant que le liquide brûlant ne vienne la toucher. Mon regard ce pose sur Penny qui c’est mise à pleurer. Elle lâche un juron et renifle quelque peu avant de s’activer pour essuyer ses bêtises. Je vois bien qu’elle s’énerve sur ce comptoir plutôt que sur moi, mais je ne dis rien. Elle finit par me dire que oui elle m’a aimé sans pour autant me dire le mot ‘aimer’. Je ne soupire pas. Je ne dis rien. Je suis juste déçu… « D’accord. » lâchais-je dépité. J’allais dire autre chose pour la calmer, lorsqu’elle ce brûle la main avec le thé qui trempe sur le comptoir. Cette fois je peux pas la laisser dans cet état. Au diable nos désaccords on verra ça après. Je fais le tour du comptoir et pose ma main sur son épaule. « Laisse je vais le faire. Assied toi et respire un bon coup. » lui dis-je doucement elle lâche l’essuie tout et va prendre la place que j’occupais il y a deux minutes. J’attrape une éponge et commence à nettoyer dans un silence uniquement entrecoupé par ses sanglots. Je m’en veux de l’avoir mise dans cet état. C’est uniquement de ma faute tout ça… Je finis de tout nettoyer et vais rincer l’éponge dans l’évier de l’arrière boutique. Je connais cet endroit comme ma poche et je ne me gêne pas pour circuler librement. Lorsque je reviens vers elle, elle continue à pleurer. Je ne sais pas trop quoi faire. On inverse les rôles et je reste de l’autre côté du bar en bois. « Penny… Je voulais pas te faire pleurer. Je suis désolé. » Je voudrais la prendre dans mes bras, mais je n’ose pas. Pourtant je laisse ma main ce poser délicatement sur la sienne.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Pourquoi me fait-il ça? Pourquoi me pousse-t-il comme ça à bout? Il veut que je m'énerve? Que je pleurs? Que je crie? Il veut quoi? A part un "je t'aime" bien sur, comme il a toujours voulu avoir. Je commence à me demander s'il n'est pas venu dans ma confiserie dans l'unique but de me déstabiliser et de pouvoir partir satisfait, d'avoir la monnaie de sa pièce. Mais non. Raphaël n'est pas comme ça. Il veut juste des réponses. Des réponses dont je ne me sens pas capable de lui donner. Pas comme ça. Très rapidement, je me laisse surpasser par mes émotions, alors que j'avais promis de ne pas le faire. Mes mains tremblent tellement qu'au moment de reposer ma tasse, elle se renverse. Et c'est là que je rends les armes, que je fonds en larmes. Je ne voulais pas. Je ne voulais pas me montrer faible devant lui, qu'il voit à quel point je suis toujours aussi instable émotionnellement. Je voulais garder la tête haute mais dès qu'il est entré et que j'ai croisé son regard vert, tous mes challenges sont tombés à l'eau. Je me précipite sur de l'essuie tout pour essayer d'éponger rapidement l'eau bouillante avant que le bois du comptoir ne le pompe mais étant maladroite comme pas deux, je me brûle. Quelle conne. Mes larmes redoublent et je n'ai qu'une envie; m'enfuir. Comme le soir où il m'a demandé ma main. Comme le soir où après plusieurs longues secondes de silence, j'ai vu son regard s'assombrir en comprenant qu'il n'aurait pas de réponse. Raphaël fait le tour du comptoir et me pose la main sur mon épaule, me demandant de lâcher ce que j'ai entre les mains. Je m'exécute et vais m'installer là où il se trouvait quelques secondes auparavant. Je tire un des sièges confortables installés dans un coin pour les personnes buvant leur cafés sur place et m'asseye dessus en levant ma main brûlée en l'air pour que ça passe. Je ne le regarde pas. J'essaie de me calmer mais c'est comme si tout ce que j'ai ravalé durant ces six derniers mois sortait maintenant. J'ai envie de lui dire de partir. Qu'il n'avait pas à me pousser à bout comme ça mais en même temps, sa présence me fait quelque chose. Je me passe une main sous les yeux et renifle alors que le jeune homme reprend place en s'accoudant au comptoir. Il m'avoue qu'il ne voulait pas me faire pleurer et je lâche un petit ricanement. Pourquoi alors? Pourquoi être réapparu? Pourquoi m'avoir posé ces questions? Pourquoi avoir insisté? Je renifle une nouvelle fois et respire plusieurs grosses bouffées d'air pour essayer de me calmer. Ca marche, mais ce n'est pas pour autant que j'arrive à croiser son regard. Va-t-il partir? Va-t-il me laisser comme ça et repartir à Lyon pour refaire sa vie? Je ne veux pas qu'il rencontre une autre femme, je ne veux pas qu'il rencontre une femme qui lui dise qu'elle l'aime... Je veux qu'il reste à Paris, qu'il vienne tous les matins chercher son café ici... Vas-y Penny... C'est pas difficile. Tu peux le faire... Ta maman l'a souvent faite avec ton papa et inversement. « Oui je t'aimais Raphaël... »

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je sais pas pourquoi je la pousse à bout de cette manière. Je sais qu’elle déteste ce genre de sujet. Qu’elle ne veut pas parler de ça. Avec Penny les sentiments c’est tabou. C’est comme si c’était quelque chose qui n’existe pas. On est ensemble, on s’embrasse, on couche ensemble, mais surtout, surtout on ne ce dit pas qu’on s’aime. J’avais tenu six mois. Six mois sans rien lui dire à propos de mes sentiments. Elle m’avait assez rapidement fait comprendre que ce n’était pas son truc et j’avais mis de côté ce que je voulais lui dire. Mais un soir alors qu’on était tranquillement dans les bras l’un de l’autre j’ai laissé échapper un petit ‘je t’aime’ je l’avais senti ce tendre contre moi. Elle n’avait rien dit. Elle n’avait pas bronché, mais moi au moins j’avais pu lui dire ce que je pensais. Mais ce soir… Les choses sont assez différentes et très rapidement elle craque. Elle laisse tomber sa tasse et ce met à pleurer. Hé merde… C’est tout ce que je voulais éviter. Parce que quand elle ce met à pleurer je suis incapable de rester loin d’elle. J’ai ce besoin de la prendre dans mes bras pour la consoler. Mais pour le moment ce n’est pas le problème. Elle ce brûle et je décide de nettoyer a sa place tandis qu’elle va s’asseoir. Je la surveille du coin de l’œil. Elle cherche sa respiration tandis que je cherche le moyen de me faire pardonner. Comme si c’est à moi de me faire pardonner… Je finis de nettoyer reviens vers elle et m’excuse malgré tout. Parce que je ne supporte pas de la voir dans cet état. Ca me brise le cœur. Un léger silence s’installe entre nous et sans que je m’y attende elle finit par me dire ce que j’ai toujours rêver d’entendre de sa part. J’ai l’impression que mon cœur est monté sur un grand huit. Je crois que j’ai la bouche ouverte tellement je suis impressionner. Je voudrais lui demander de répéter et je préfère ne rien dire. Elle renifle encore un coup et me regarde avec ses yeux tristes. Maintenant c’est à moi de jouer… En silence, je contourne le comptoir et vais me poster devant elle. Tendrement je pose ma main sur sa joue et essuie les quelques larmes qui coulent encore. Je plonge mon regard dans le sien et instant j’hésite. Je voudrais l’embrasser, mais je me demande si c’est une bonne idée. Après tout elle a conjugué le verbe au passé. Elle m’aimait, mais elle ne m’aime plus… Après une hésitation, je me penche vers elle et la prends dans mes bras tout simplement. Son parfum vient me chatouiller les narines et je profite de sa présence, sans rien dire. Je crois que ce moment ce passe de mot. Même si tout cela sonne bizarrement comme la fin de notre histoire. Je laisse ma main glisser dans ses cheveux. Je n’ose pas bouger. Je me demande ce que je dois faire ou dire. J’ai le cœur qui bat à cent à l’heure et pourtant je suis plus perdu que jamais. « Moi aussi je t’aimais Penny… » fut les seuls mots qui sortirent de ma bouche à ce moment là…

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Raphaël me pousse à bout parce qu'il veut des réponses et qu'il sait qu'il n'y aura pas de conséquences étant donné qu'on est plus un couple... Il s'en fiche que je le jette dehors, que je l'engueule parce qu'il n'y a plus rien à perdre. Malheureusement. D'ailleurs, j'ai envie de lui dire "stop" j'ai envie de le frapper sur le torse pour qu'il se taise et qu'il arrête de me poser ces questions, d'aller chercher au plus profond de moi. Mais je finis par céder. Complètement bouleversée et dépassée par les événements, je cède et lui dis que je l'ai aimé. J'ai utilisé le mot "aimer" pour parler de notre relation. Je l'ai toujours aimé et je l'aime toujours. Je l'ai toujours pensé et j'en ai toujours eu conscience, simplement le mot en lui même ne franchissait jamais mes lèvres. J'avais peur de porter la poisse, qu'en lui disant que je l'aime, ça serait encore plus dur qui on venait à se séparer. Et puis, je n'ai que vingt quatre ans, comparé à lui je suis une gamine et j'ai l'impression que je suis trop jeune pour parler de vrai amour, bien qu'on soit restés ensembles durant quatre ans et qu'il n'y a jamais eu de tromperie ou autre. Un vrai couple, sérieux. Pas une histoire d'adolescents.

Je n'ose pas observer la réaction de Raphaël, j'ai peur qu'il me dise que maintenant c'est trop tard et qu'il se contente d'hausser les épaules. Je viens presque de me mettre à nue devant lui et j'aurais vraiment mal supporté qu'il ne me prenne pas plus en compte... Mais en même temps, le silence qui s'est installé dans la confiserie est trop lourd. Je croise rapidement son regard et il a la bouche ouverte. Le jeune homme finit par faire le tour du comptoir et se met à genoux devant moi. Comme un air de déjà vu, mais il n'a pas de bague entre les doigts alors je me détends presque un peu. Même si maintenant la réponse serait sûrement différente qu'il y a six mois. Il prend mon visage entre ses mains et je ferme un peu les yeux en reniflant, appréciant ce contact chaud sur ma peau... La douceur de ses mains... Raphaël finit par me prendre dans ses bras et j'ai l'impression de perdre dix kilos d'un coup tant je suis soulagée. Je me sens à la maison dans ses bras. C'est là que j'aime être. Il m'a tellement manqué... Le moindre de ses gestes je le ressens jusqu'au plus profond de mon âme, comme s'il fallait en profiter une dernière fois étant donné que lorsqu'il a quitté la maison on n'a même pas pu échanger un dernier baiser, un dernier regard. Lui aussi il m'aimait. Je renifle à nouveau mais j'ai l'impression que de nouvelles larmes vont venir mouiller mes joues. Du passé. Notre histoire n'est que du passé, nos sentiments - les siens - ne sont que du passé. Je m'écarte un peu de lui et plonge mon regard dans ses magnifiques yeux verts. « Tu vas repartir? » demandais-je tristement. Peut-être qu'il est de retour à Paris que pour une durée déterminée, qu'il vient régler des histoires administratives et qu'il comptait repartir pour découvrir le monde... Il le mérite après tout. Mais dans le fond, une fois qu'il aura quitté ma boutique, je me retrouverais à nouveau seule. Je pose une main sur ma bouche et lâche un nouveau sanglot. « Parce que moi je n'ai pas envie que tu partes... » réussis-je à articuler malgré les hoquets dû aux nouvelles larmes affluant aux coins de mes yeux. Je suis ridicule. Et égoïste.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

C’est hallucinant à quel point une relation peut changer en moins de six mois. Il y a six mois, je venais ici juste pour avoir un baiser de la part de ma petite amie. Je venais pour la voir cinq minutes, pour lui dire qu’on ce retrouvais à la maison le soir après le travail, je venais sans raison, parce que j’avais tout les droits de le faire. J’étais son copain. Nous étions un couple. Et malgré le fait qu’elle ne me parle jamais de ses sentiments, nous étions pas un couple instable, loin de là. Pendant quatre ans aucun d’entre nous n’es allé voir ailleurs, tout du moins pas que je le sache. On a laissé notre relation évoluer à notre rythme et finalement nous avions emménagé ensemble. Pas par contraire, mais parce qu’on en avait envie. De toute manière, je passais plus de temps chez elle que chez moi, alors cela devenait presque évident que l’on vive ensemble. Mais cela nous a jamais emprisonnés. J’avais le droit de faire ce que je voulais, voir qui je voulais et idem pour elle. On ce retrouvait juste le soir pour passer un moment à deux après une longue journée. Aujourd’hui, on ce retrouve tout seul et c’est sans aucun doute ce qu’il y a de plus dur. J’ai du me trouver un nouvel appartement. Un minuscule appartement beaucoup moins bien que celui que l’on avait. Mais le pire dans tout cela, c’est le soir. Lorsque je rentre du travail et que je me retrouve seul. Tout seul avec mes souvenirs. Mais aujourd’hui notre relation prends un nouveau tournant qu’on le veuille ou non. Parce que Penny viens de me dire qu’elle m’aimait et parce que je ne pourrais jamais oublier ce moment même si officiellement nous ne sommes plus ensemble. Je me souviendrais toute ma vie du jour où la jeune brunette m’as avoué ses sentiments.

Elle continue à pleurer et je ne peux pas la laisser plus longtemps dans cet état. Je me rapproche doucement d’elle et finis par laisser ma main entrer en contact avec sa joue. Tendrement. J’essuie ses larmes et finis par la prendre dans mes bras. D’un seul coup, c’est comme si le monde ce remettait à tourner rond. Je venais de retrouver la seule chose qui me manquait. Elle est là contre moi et je n’ose pas bouger. J’ai peur de briser ce moment, j’ai peur qu’elle me demande de partir. Je ne veux plus quitter cette boutique, tout du moins pas sans elle. Même si je sais que ce ne sera pas facile. Elle ce recule quelque peu et me demande si je compte repartir. Je ne m’attendais pas vraiment à cette question. J’y ai pensé c’est vrai. Je me suis dit que je pouvais quitter mon job et aller refaire ma vie ailleurs, mais cela voulait dire quitter ma famille pour de bon et même si j’ai trente et un ans je me sens pas vraiment prêt pour ça. Et puis maintenant il y a Penny. Je sais que je ne l’ai pas totalement perdu et cela me donne envie de rester. « Je serais pas venu ici si je comptais repartir. » lui dis-je doucement. Elle ne cesse de sangloter et de nouveau je sèche ses larmes avant de la reprendre dans mes bras pour la bercer doucement. Elle me dit qu’elle ne veut pas que je parte et à nouveau je me sens plus touché que jamais par ses paroles. C’est tellement rare que Penny parle de cette manière que je n’ose même pas ouvrir la bouche de peur de la braquer. Malgré tout je finis par me décaler légèrement et mon nez vient presque frôler le sien. « Alors je reste là. » De nouveau je viens essuyer ses larmes du bout des doigts. Je n’aime pas la voir pleurer surtout lorsque je me dis que c’est de ma faute. Ce n’est pas arrivé souvent, mais ça me fait sentir plus coupable que jamais…

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Avant que l'on emménage ensembles, Raphaël passait plus de temps chez moi que chez lui donc j'ai eu le temps de m'adapter à vivre avec quelqu'un même si dans le fond, on ne vivait pas encore ensembles. Il rentrait chez lui pour prendre des affaires et le soir on se retrouvait autour d'un bon repas et on dormait ensembles. C'était devenu une routine pour finir. C'est pour ça que je ne me suis même pas sentie brusquée ou stressée quand on a décidé de se trouver un appartement ensembles. C'est clair que les choses sont quand même devenues différentes étant donné qu'on se couchait ensembles, qu'on se réveillait ensembles, qu'on faisait tout à deux. Sans même le vouloir. Mais une fois de plus, je me suis adaptée à mon rythme. Le reste aurait pourtant dû arriver naturellement, tels que les mots doux ou les "je t'aime" et pourtant, c'est quelque chose qui n'est jamais arrivé. Jusqu'à aujourd'hui et ça me crève le coeur de devoir le dire au passé car je l'aime toujours. Je suis toujours amoureuse de lui et rien que de l'imaginer repartir de Paris, se trouver une pétasse, j'ai envie de pleurer. En six mois il s'est sûrement recréé une petite vie, un petit train train de son côté, à se réveiller seul et à se coucher seul - ou pas. Rien que d'imaginer une autre femme dans ses bras j'ai envie de pleurer. C'est pour ça que je lui demande s'il compte repartir. Ce qu'il me répond est vrai. Pourquoi serait-il revenu si c'était pour repartir? Peut-être pour voir sa famille ou prendre des affaires j'en sais rien. Je finis par lui avouer que je n'ai pas envie qu'il reparte. J'aimerais qu'il reste. Peu importe la forme de notre relation, je veux pouvoir recroiser son regard dans les rues de Paris et peut-être même espérer se voir autour d'un café noir pour lui et au lait pour moi. Visage contre visage, il me dit qu'il va rester. Une nouvelle fois, j'ai l'impression de perdre dix kilos. Je vais finir anorexique à force d'être soulagée comme ça ce soir. Je suis contente aussi qu'il ne relève pas le fait qu'en l'espace de deux minutes je lui ai dis deux choses dont je n'aurais jamais été capable avant. Mais je vois dans ses yeux qu'il est touché alors c'est ce qu'il compte dans le fond... Mes sanglots se calment peu à peu. Je me sens tellement bien dans ses bras, je voudrais qu'il ne me lâche jamais. Seulement, je sursaute lorsque quelqu'un toque à la porte vitrée de ma confiserie. Je me redresse rapidement et lui fait signe que c'est fermé. La personne part et je repose mon regard sur Raphaël. « Je crois qu'il vaut mieux que je rentre... » dis-je en faisant allusion à l'homme qui vient de toquer à la porte. Je me lève et me passe les mains sous les yeux pour essayer d'être un minimum plus présentable. Je range rapidement le cheni qu'il y a derrière le comptoir et attrape mon manteau ainsi que mon sac à main dans l'arrière boutique. Clés en main, je retourne vers Raphaël et le regarde timidement. « Tu veux bien me raccompagner? J'ai pas envie de prendre le métro avec ces regards de pervers sur moi... » Au moins avec lui je me sentirais en sécurité et puis, il faut aussi avouer que je n'ai pas envie qu'on se quitte. Pas après tout ce qui a été dit ce soir.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Tout a toujours été une histoire d’habitude entre nous. Notre relation a commencé à cause de mon habitude à venir ici tout les matins. On est sorti ensemble parce que nous avions pris l’habitude de ce voir une à deux fois par semaine. On a emménagé ensemble parce que j’avais pris l’habitude de dormir chez elle plusieurs fois par semaine. Je ne l’ai jamais brusqué. Je ne lui ai jamais demandé de faire quelque chose dont elle n’avait pas envie. Si ce n’avait été que moi, on aurait emménagé ensemble bien plutôt et tout le reste, mais je ne voulais pas la perdre alors j’ai tout fait à son rythme. J’ai pris en compte nos sept ans de différence et j’ai rapidement compris pourquoi il ne fallait pas que je la brusque. Elle avait vingt ans quand je l’ai connu, elle aurait pu me quitter un bon nombre de fois parce que je jouais déjà aux vieux alors qu’elle avait encore à peine finis son adolescence. Pourtant notre couple à tenu le coup, sans les mots doux et le reste. Jusqu’à aujourd’hui… Je suis réellement touché de ce qu’elle me dit même si cela arrive un peu trop tard. Je n’en prends pas compte et me contente d’apprécier ce qu’elle vient de me dire. Par la suite, elle me demande si je vais repartir et surtout, surtout elle me demande de rester. Je crois bien que c’est la première fois qu’elle s’ouvre autant à moi. Elle est là devant moi, les yeux emplis de larmes et j’ai l’impression de tomber amoureux d’elle à nouveau. C’est bizarre comme sensation, mais cela fait du bien. Je la rassure du mieux que je peux en lui disant que je compte aller nulle part et finis par la reprendre dans mes bras. Je voudrais qu’elle ne bouge plus jamais. Que l’on reste comme ça pour le reste de notre vie. Je sens son souffle chaud dans le creux de mon cou et j’ai déjà l’impression de revivre. Mais tout le monde le sais, les bons moments ont toujours une fin… La nôtre est quelque peu précipitée lorsque quelqu’un viens frapper à la vitrine de sa boutique. Penny fait signe qu’elle est fermer et ce détache totalement de moi. Elle voudrait rentrer. Oh… Je me lève un peu déçu, mais essaye de ne pas le montrer. Elle va fermer sa boutique et on va ce séparé sur le trottoir. Assez triste tout cela… Je n’ai pas envie de mettre fin à notre histoire. Oui elle m’a blessée en ne répondant pas à ma demande en mariage, mais je suis toujours autant amoureux d’elle et je sais très bien que je peux pas la laisser partir aussi facilement. En silence je la regarde évoluer dans la pièce. Elle range quelque peu et disparaît un instant pour attraper ses affaires. J’enfile mon manteau et lui tiens la porte tandis qu’elle éteints toutes les lumières.

Dehors la nuit commence à tomber et les parisiens ce pressent à rentrer chez eux. Je m’attends à un simple au revoir, mais Penny me demande de la raccompagner. Une nouvelle fois je suis sur le cul. Je lui souris tendrement en acceptant d’un signe de tête. Elle me parle du métro et des pervers qui ont la fâcheuse tendance de la regarder d’un peu trop près. Lorsque nous étions ensemble je la laissais rarement prendre le métro toute seule. J’ai toujours avec elle, toujours derrière pour la protéger. J’ai l’impression d’avoir failli à mon devoir en partant de la ville pendant six mois. « Tu t’es fait emmerder dans le métro ? » lui demandais-je tout en fronçant les sourcils. Je crois que je ne supporterais pas qu’elle me dise oui. Je l’aide à abaisser le rideau, elle ferme sa porte à clé et on ce dirige vers le métro. Par instinct, je laisse ma main glisser vers la sienne avant de me raviser. On est plus ensemble. J’enfonce mes mains dans les poches de mon manteau et la suis de près. On ce retrouve très rapidement sur le quai de la station et je me colle contre son dos. Je ne l’enlace pas, mais au moins comme ça personne ne l’approchera et puis… Je peux l’avoir encore un peu contre moi l’espace d’un instant. Je me rends compte que je ne sais même pas où on va. Je me tourne un peu pour la voir et lui demande : « Tu vis toujours chez… Enfin à la maison ? » J’allais lui dire ‘chez nous’, mais je crois qu’il n’y a plus vraiment de chez nous qui existe.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je n'ai pas envie qu'on se quitte... Pas déjà. Surtout que malgré ce qu'il s'est passé, on semble toujours attaché l'un à l'autre. Ce n'est pas comme si on se détestait. La question ne se poserait même pas d'ailleurs, j'aurais fermé boutique, point. Mais là, j'ai envie de faire durer un peu. C'est donc très timidement que je demande à Raphaël s'il veut bien me raccompagner. Je déteste prendre le métro seule, il le sait et je n'ai pas vraiment les moyens de rentrer chaque soirs en taxi. Pendant six mois j'ai dû me débrouiller, j'ai du réapprendre à faire certaine choses seules. C'est assez contradictoire quand on sait que je ne m'attache exprès à personne. Mais le métro a toujours été ma hantise. J'ai une voiture, une petite beetle que j'adore conduire mais pour aller travailler c'est juste l'enfer. Déjà pour trouver une place c'est un vrai parcours du combattant et en plus de ça, j'ai tendance à être trop gentille au volant. Je me fais toujours beugler dessus par des parisiens plus que stressés alors que je ne fais rien de spécial - à part respecter les limites de vitesse... Donc je me résous à prendre le métro depuis plusieurs années pour pouvoir rentrer plus rapidement. Mais le soir c'est toujours plus stressant. Paris n'est plus ce qu'il était. Maintenant on se fait agresser pour un rien, il vaut mieux tenir son sac collé contre soi et surtout ne pas regarder les gens autour de nous parce qu'on pourrait encore nous accuser de discrimination. Je suis donc soulagée de comprendre que Raphaël veuille bien me raccompagner. Il aurait très bien pu refuser. Si ça se trouve, il avait quelque chose de prévu même. On sort de ma boutique et le jeune homme m'aide à descendre le rideau métallique. Ses sourcils sont froncés lorsqu'il me demande si je me fais emmerder dans le métro. J'hausse les épaules. « Le matin pas. Par contre le soir... » Je ne termine pas ma phrase parce qu'il n'y a pas besoin de la terminer. Je travaille tard, et souvent les bureaucrates sont déjà chez eux depuis longtemps. Les seules personnes qui prennent le métro à cette heure ci sont les commerçants et les personnes peu fréquentables.

On se met en route vers la bouche de métro la plus proche et très subtilement, Raphaël me prend la main. Je me raidis un peu, surtout par surprise et à peine deux secondes plus tard, il lâche ma main et enfonce les siennes dans son pantalon. Je n'ose pas croiser son regard ni même lui adresser la parole. Une fois dans les bas fonds de Paris, je lève les yeux vers le panneau pour constater que le prochain métro sera là d'ici trois minutes. Raphaël se place derrière moi et j'avoue me sentir un peu plus en sécurité tout de même... Avec ses épaules larges et ses quinze voir vingt centimètres de plus que moi, on ne me voit presque plus! Le journaliste me demande maladroitement si j'habite toujours dans l'appartement qu'on a choisi à deux. Je fais un hochement de tête timide et croise les bras sur ma poitrine. Le métro du quai d'en face s'arrête et je vois notre reflet dans les vitres. Le reflet est à la fois complètement différent et pourtant, pareil. Allez savoir pourquoi. On ne se touche peut-être plus, mais on est toujours ensembles. Je détourne rapidement mon regard quand je vois notre propre métro arriver. On monte à l'intérieur et je m'accroche du mieux que je peux à une barre, Raphaël se plaçant devant moi. Je crois devenir parano. J'ai l'impression qu'on me regarde. Je déteste le métro, c'est horrible. Je me colle un peu au jeune homme histoire d'en dissuader certains qui aimeraient m'aborder. Même sa veste sent son odeur si particulière... Je ferme quelques instants les yeux pour profiter de cet instant. Il n'y a que quelques arrêts. Je n'ai presque pas le temps de lancer un sujet qu'on sort déjà. En sortant de la bouche de métro, un petit groupe de jeune cachés sous des capuchons se parlent entre eux et à nouveau, je me colle à Raphaël pour me sentir plus en sécurité. Mon cerveau bouillonne. J'aimerais trouver un moyen pour qu'il reste encore un peu à la maison. « J'ai de quoi faire un plateau télé à la maison... Tu veux rester? » demandais-je d'une voix de souris.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Penny décide de fermer boutique et j’ai peur qu’elle me demande de partir de mon côté. Je dois avouer que j’aurais du mal à la laisser s’en aller. Mais très rapidement elle me demande de la raccompagner prétextant ne pas vouloir prendre le métro seule. Je sais qu’elle n’aime pas ça. En même temps je comprends parfaitement pourquoi. J’ai toujours dit à ma sœur de faire attention dans le métro. On c’est déjà fait emmerder une fois avec Théo. A l’époque on venait à peine d’avoir vingt ans et bien entendu cela avait tourné en baston. On c’était fait séparer par les flics et j’avais eu le droit à un magnifique cocard pendant plusieurs semaines. Je ne supporte pas ces mecs qui traînent dans le dédale de couloir uniquement à attendre qu’une jeune femme innocente passe devant eux. Combien de fois on a entendu qu’une fille c’est fait violer dans un recoin sombre d’une station de métro. Je crois qu’il ne faut même plus compter. Il y a aussi les vols de portable, les agressions à l’arme blanche et tout le reste. Autant dire que ce n’est pas vraiment un endroit tranquille et ce particulièrement en soirée. Je n’aime pas savoir Penny seule là-dedans alors je préfère l’accompagner. On ce donne tous des excuses dans le fond. Je ne réponds pas, j’ai plus vraiment à me montrer jaloux ou trop protecteur. Mais c’est plus fort que moi. Je crois que je ne pourrais jamais m’arrêter d’agir de cette manière avec elle.

Par habitude, je glisse ma main dans la sienne alors qu’on ce met en marche. J’ai fait ça pendant quatre ans. Je ne réfléchis même plus, c’est instinctif au final. Elle ce raidis à mes côtés et je comprends mon erreur. Il me faudra deux secondes pour enfoncer ma main dans la poche de mon jean. Quel idiot. Je vais tout faire foirer si je continue comme cela. Enfin. On s’enfonce dans les souterrains et attendons en silence sur le quai du métro. Je m’approche d’elle sans forcément la toucher. Juste pour qu’elle sache que je suis là derrière elle. Que je le protège toujours. Les minutes passent. Elle m’avoue qu’elle vit toujours dans notre appartement et je me contente d’hausser les épaules. Au moins il reste une trace de notre vie ensemble quelque part. La rame arrive et l’on monte dedans. Tout de suite Penny viens ce coller à moi et je remarque à quel point elle semble nerveuse. Je n’aime pas cela, mais je ne dis rien. Je la laisse faire c’est tout. On arrive très vite à destination et avant de sortir définitivement du métro on croise un groupe de jeune caché sous leurs capuches. Une nouvelle fois la brunette viens ce collé à moi et je tourne la tête pour lui sourire d’un air rassurant. On monte les escaliers et je tourne à droite pour prendre la rue qui mène chez nous. Enfin chez elle. Elle me demande si je veux rester à la maison avec elle et je m’arrête d’un seul coup. Je suis surpris c’est tout. « Euh… Oui. Avec plaisir. » lui dis-je bêtement. On dirait un idiot d’un seul coup. On continue notre chemin en silence. Lorsqu’elle ouvre la porte j’hésite à entrer. Cela fait six mois que je suis pas rentrer chez moi et les derniers souvenirs que j’en ai ne sont pas forcément les meilleurs. Tout de suite mes yeux ce posent sur le canapé qui n’as pas bougé de place. Je crois qu’elle remarque mon hésitation puisqu’elle revient me chercher. J’ôte mon manteau et la suis sagement. C’est chez moi ou tout du moins ça l’était, mais maintenant j’ai l’impression d’être un étranger ici. Pourtant les photos sur le meuble du salon sont les mêmes, rien n’as changé de place. C’est comme si le temps c’était arrêter. Je la rejoins dans la cuisine, m’appuie sur le chambranle de la porte et la regarde un instant sans rien dire. « Je suis désolé d’être parti sans rien dire… » dis-je subitement sans vraiment réfléchir.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Y a tellement de choses que j'apprécie chez Raphaël, tant dans son caractère que dans sa manière d'agir avec moi. Avec lui, avec sa carrure, je me sens en sécurité et après la fusillade que j'ai vécu en étant adolescente c'était vraiment une chose dont j'avais besoin. Simplement de me sentir en sécurité, de ne pas avoir peur en me baladant dans les rues etc. Malgré nos six mois de séparation, Raphaël a toujours cette habitude. Certes, je lui ai demandé de me raccompagner pour gratter quelques minutes de sa présence mais dès qu'on s'est mis à marcher pour aller au métro, j'ai su qu'il ne m'arriverait rien. Sur le quai du métro, à l'intérieur et même en traversant la ruelle où se trouve notre... Mon... Notre appartement, il est là et je sais qu'il me sécurise. Je n'ai pas envie que ce moment s'arrête. Bien qu'on soit silencieux, rien que sa présence me suffit à me sentir mieux. Il m'a tellement manqué. Quand je pousse la porte de l'appartement, je ne me rends pas tout de suite compte que ça peut être dur pour lui parce que ça l'est aussi pour moi mais n'ayant pas les moyens de louer ailleurs, ni le courage de déménager ces souvenirs, j'ai tout laissé ainsi et ce n'est pas pour rien que je passe davantage de temps à la confiserie plutôt qu'à la maison. Ses murs respirent nos rires, nos disputes, nos câlins et baisers... Tête baissée, je file dans la cuisine, Raphaël sur mes talons. Pour me changer les idées, je me mets directement à fouiller dans mon frigo pour sortir de quoi faire un plateau télé improvisé. Je sens son regard dans mon dos mais je ne dis rien. Je n'ose pas. Je suis mal à l'aise. Je n'aurais pas dû lui dire de venir manger un truc. Je suis idiote. Sa voix - que j'aime tant - brise le silence qu'il règne dans la cuisine et je me frotte rapidement le nez pour cacher ma gêne. « Je pourrais te dire la même chose... » Je suis la première à être partie. Je prépare rapidement deux ou trois trucs différents et pose le tout sur le comptoir avant de passer près de Raphaël pour prendre une bouteille de vin blanc passablement sucré que j'apprécie particulièrement. Une fois le tout posé, je m'approche timidement de lui et croise les bras sur ma poitrine. « J'aurais dû cacher les photos et tout le reste... » m'excusais-je en faisant allusion aux regards que le jeune homme a posé dans l'appartement en entrant. Je pose ma main sur son torse, à l'emplacement de son coeur et essaie de contrôler ma respiration. C'est dur. Je lève un regard plein de culpabilité vers lui. « Tu sais que ça pourrait être ton appartement à nouveau? » Le notre. Je m'étonne moi même d'avoir dit ça. Je l'aime toujours, je veux qu'on retrouve ce qu'on avait avant mais malheureusement, on ne peut pas effacer tout ça en un claquement de doigts.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Cet appartement est chargé de souvenir. Il suffit qu’elle ouvre la porte pour qu’ils me sautent tous à la gorge. Tout d’abord le salon, qui me rappelle cet échec cuisant. Au bout du couloir, la chambre que nous avons si longtemps partagée. Et puis le reste. Les photos sur ce meubles qui nous représentent tout les deux, mais également sa famille et la mienne. Rien a bougé et c’est peut être cela qui me déstabilise. C’est comme si cet appartement avait attendu que je revienne. Je la suis en silence dans la cuisine et de nouveaux souvenirs me sautent au visage. Je nous revois en train de cuisiner. Enfin. Elle a toujours tenté de m’apprendre à faire des macarons, mais il faut avouer que je suis beaucoup plus doué pour les manger. Nos sessions cuisine finissait toujours par une bataille de farine ou de chocolat. Enfin je prenais un peu tout ce que je trouvais pour lui en mettre un peu de partout. J’ai beau avoir sept ans de plus qu’elle, j’ai toujours gardé mon âme d’enfant et je sais encore m’amuser comme un idiot. Bref. Plonger dans une certaine nostalgie, je nous revois rire dans la cuisine, s’embrasser au petit déjeuner, je me souviens des soirs où je rentrais tard du travaille et qu’elle m’attendait sagement dans le lit déjà à moitié endormie. Je me souviens de tout cela et je me rends compte que ça me manque plus que je ne l’aurais jamais imaginé. Appuyé contre la porte je la regarde s’activer et finis par m’excuser d’être parti s’en prévenir. Elle me retourne les excuses et de je dois avouer que je suis touché. Encore une fois. Elle ce rapproche de moi et je ne bouge pas. Elle me parle de la décoration et je souris quelque peu. « Je pensais pas que tu avais tout gardé… » J’ai tout gardé moi aussi, mais dans un carton. J’ai pris tout ce que j’avais qui me faisaient penser de près ou de loin à Penny et je l’avais enfermé dans un carton que je n’ai toujours pas ouvert. Il n’y a que la bague que je comptais lui offrir ce jour là qui persiste à rester dans la poche de mon jean. Elle s’approche encore un peu plus et mon cœur rate un battement lorsqu’elle pose sa main sur mon torse. Respire Raphaël. Tu peux le faire. Cela me déconcentre quelque peu et j’ai un peu de mal à comprendre où elle veut en venir en me disant que cet appartement pourrait redevenir le mien. « Comment ça ? » Oui comment ça ? Elle va partir ? Elle veut que je revienne vivre avec elle. Je croise son regard et je comprends. Oui elle veut que je revienne vivre ici avec elle. « Oh. » Je suis un peu étonné je dois l’avouer. Où est passé la Penny qui ne disais absolument rien sur ce qu’elle voulait vraiment ? Je ne vais pas me plaindre, mais je ne suis vraiment pas habituer tout de même. « Je veux pas te faire de la peine, mais… J’ai plus vraiment l’impression d’être chez moi ici. » Depuis que je suis entré, je me sens comme un étranger. J’ai vécu ici pendant deux ans environs et pourtant je n’ai plus l’impression d’être le bienvenu. Je ne sais pas pourquoi. Et puis il y a tout ces souvenirs. Je ne pourrais jamais oublier le soir où elle est partie sans rien me dire.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je m'en veux de ne pas avoir rangé les photos ainsi que les souvenirs qu'on a pu ramener lors de nos weekend en amoureux. A peine la porte franchie, le visage de Raphaël s'est assombri. Je décide de ne pas rester trop longtemps dans le salon et me dirige donc directement vers la cuisine afin de préparer de quoi manger. Je n'ai jamais eu le courage de tout retirer parce que ça aurait voulu dire que c'était vraiment fini et comme dans le fond on ne s'est pas proprement quitté, c'est comme si j'avais toujours espoir qu'il revienne. On ne s'est pas dit "c'est fini". On ne s'est plus vus tout simplement. Le problème c'est que le dicton est juste; c'est quand on a perdu quelque chose qu'on se rend compte à quel point il nous était cher. Et c'est exactement ce qu'il m'est arrivé. Une première semaine a passé et je me sentais vidée sans Raphaël à mes côtés. J'aurais pu lui crier des "je t'aime" ou des "oui" à tord et à travers simplement parce que ce sont ces deux mots qui nous ont séparés. Je n'ai jamais voulu qu'il parte. J'aurais pensé qu'en rentrant après ma fugue, on aurait pu en parler mais c'était lui qui était parti, emportant toutes ces affaires. Raphaël paraît étonné que j'ai tout laissé à sa place. Je me contente d'hausser les épaules et de fuir un peu son regard. « C'est tout ce qui reste de nous. Je ne peux pas m'en séparer. » Pour éviter de parlementer autour des photos, des souvenirs, je me mets à préparer le plateau télé promis. Il me reste deux ou trois légumes alors je fais une sauce pour faire un simple "dip". Des minis pizza que je mets au four et pour terminer une assiette de charcuterie et de fromage bie nde chez nous.

Quand j'ai terminé et que je tout est posé sur le comptoir - ça sera un plateau télé pas devant la télé - je m'approche de Raphaël. Il faut que je sache certaines choses, il faut que je comprenne si je dois garder espoir ou si tout ça n'est qu'illusion et qu'on ne retrouvera peut-être jamais ce qu'on avait avant. Une fois à sa hauteur, je lui dis que cet appartement pourrait à nouveau être le sien. Je sous-entends que j'ai envie qu'il revienne dans ma vie. Ce soir je me mets à nu devant lui, je veux lui prouver que les efforts je peux les faire, que je suis capable d'être cette femme qui lui dit des choses personnelles. Mais sa réponse brise tous les espoirs que je m'étais fait. Au moins, je suis au clair maintenant. Ma gorge se serre et je me contente d'hocher la tête. « Je comprends. » L'eau a coulé sous les ponts, il s'est rendu compte qu'il peut tout à fait vivre sans moi, qu'il n'était peut-être pas si heureux que ça, j'en sais rien. Du moins, de sa bouche c'est clair. Il ne veut pas revenir ici. Et moi je ne vais plus supporter d'habiter ici non plus. Déjà rien qu'en l'espace de dix secondes, j'ai plus envie de poser mes yeux sur les meubles ou les tableaux. Je lui tourne le dos et m'avance vers le four en faisant attention à ne pas me brûler en sortant les minis pizzas. « C'était une erreur. » Je laisse tomber le plateau bouillant à cause du four et prend appui sur le plan de travail. Je fais tout pour ne pas lever les yeux vers la fenêtre en face de moi, ne voulant pas voir son reflet. « Je suis désolée. C'était stupide de te demander de me raccompagner et maintenant de te proposer un plateau télé comme si de rien était. » Je me retourne pour lui faire face, m'appuyant sur le plan de travail et croisant mes bras sur ma poitrine. « Il est clair que plus rien n'est comme avant. » J'ai été sotte de le faire rentrer ici sans penser que ça allait forcément rajouter une tension entre nous.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Elle me demande de revenir avec elle et pour la première fois depuis le début de notre relation c’est moi qui ne sais absolument pas quoi dire. Oui j’avais prévu de la revoir, oui je l’aime toujours, mais je ne m’étais pas vraiment attendu à de telle déclaration dans une seule soirée. D’un seul coup, les rôles sont échangés. C’est elle qui parle franchement et moi qui bégaye comme un jeune premier. C’est déstabilisant. Je n’avais pas prévue ça… Tellement pas que la seule chose que je trouve à lui dire c’est que je ne me sens plus vraiment chez moi ici. Bien Raphaël, tu pouvais pas trouver mieux comme idée stupide. Tout de suite, elle ce braque, elle s’éloigne. J’ai dit n’importe quoi et bien entendu elle pense que je ne veux plus d’elle. Une certaine tension apparaît entre nous et c’est à moi de régler ça. Comme toujours. Plus les minutes passent plus j’ai l’impression qu’elle m’échappe et je déteste cette sensation… Cette fois c’est moi qui contourne le comptoir et qui m’approche d’elle. Je vais doucement pour trouver mes mots, mais aussi pour ne pas la brusquer. Une nouvelle fois je suis vraiment très proche d’elle, mais seul nos bassins ce frôlent. Je plonge mon regard dans le sien et souffle un bon coup. Je peux le faire. Pour une fois, on peut ce parler franchement. On peut le faire sans forcément en venir à ce faire la tête. « C’est pas que je ne veux pas Penny, mais… J’ai trente et un ans et je commence à avoir des envies qui te feraient définitivement fuir si je te les disais… » Oui je pense mariage, cela paraît évident vu que je lui ai demandé sa main il y a moins de six mois. Mais je pense également bébé. Je sais que j’ai encore un peu le temps, mais j’ai envie d’avoir ma propre famille. J’ai envie de me poser pour de bon et de vivre quelque chose d’unique. Bien entendu je voudrais faire tout cela avec elle, mais elle ne veut pas de ça. Je sais bien qu’elle a peur de cela et qu’elle est tout simplement pas prête pour ce genre de chose. Et au fond, je ne lui en veux vraiment pas. « Je comprends que tu ne veuille pas de ça. Moi aussi a vingt-quatre ans ça ne m’intéressais pas du tout ce genre de chose. » La différence d’âge n’as jamais posé de problème dans notre relation, mais il ne fallait pas ce voiler la face. Il fallait bien que cela finisse par arriver un jour. J’ai sept ans de plus qu’elle et par conséquent je commence à penser à des choses qui ne lui ont même pas encore frôlé l’esprit. Lorsqu’elle aura mon âge je serais près de la quarantaine. C’est normal que ce soit compliquer et je veux pas baisser les bras face à ça. Tout du moins je veux essayer de trouver une solution… « Mais je t’aime Penny. C’est un fait et c’est pas les six derniers mois qui m’ont fait changer d’avis. Alors oui, je vais pas te le cacher, tu m’as fait du mal, beaucoup même. Mais… Je serais presque prêt à te pardonner. » Presque. Parce que j’arrive pas à oublier tout de même.

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04/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je me braque. J'ai essayé de faire un effort, de me mettre à nu devant lui, de lui dire des choses qu'il n'avait jamais entendu de ma bouche avant et pourtant, je me suis quand même braquée dès qu'il m'a dit qu'il ne se sentait plus chez lui ici. C'est décidé, demain je passe une offre pour ce fichu appartement et je cherche à aller m'installer ailleurs. A quoi bon rester s'il ne pense pas revenir? Je m'écarte lentement de lui et retourne à mes occupations de parfait cordon bleu. La cuisine c'est ce qui me détend. J'ai commencé très tôt et je ne me suis jamais arrêtée. Ca me permet de réfléchir et surtout de calmer mes nerfs. J'ai toujours été quelqu'un de nerveux, de tendu... Je le sais et depuis la fusillade, ça a empiré. Je me suis vraiment renfermée sur moi même et la moindre des réflexion me vexe au plus haut point. Je suis pire qu'une femme enceinte. J'ai envie de me gifler des fois. Pourquoi lui ai-je demandé de me raccompagner? Pourquoi lui ai-je proposé un plateau télé dans un appartement qui pue nos souvenirs dans chaque recoins? Pourquoi? Pourquoi? Pourquoi?! Je lâche la plaque qui contient les minis pizzas et me tourne face à Raphaël. J'essaie pourtant, j'essaie vraiment de rester calme et de m'ouvrir mais ces six mois ont tout changé. Je baisse complètement les bras. Je veux quitter cet appartement, je veux que Raphaël parte, je n'ai plus envie de donner de l'énergie à récupérer ma vie d'avant parce que clairement, il ne veut pas la même chose. Le jeune homme contourne le comptoir et vient se poser face à moi. J'ai l'air d'une gamine capricieuse, les bras croisés sur la poitrine et le regard boudeur. Sauf que moi, je ne fais pas semblant. Le contact de nos bassins me déstabilise alors je me redresse un peu pour arrêter le frottement. J'évite le regard de Raphaël mais comme à chaque fois, il arrive à le capter et je suis obligée de me perdre dans ses beaux yeux. Il m'explique que ce n'est pas qu'il ne veut pas revenir ici et il me fait comprendre que sortir avec une gamine de vingt quatre ans ne l'intéresse plus. C'est comme ça que je le prends. Okay. Il veut se marier, avec une maison avec un bébé et un chien. Ces sept ans d'écart m'ont toujours perturbé car même si on ne dirait pas qu'il a trente et un ans, c'est bel et bien le cas et c'est aussi pour ça que j'ai flippé quand il a posé un genou à terre. Je veux aussi une famille, je veux aussi avoir une maison et un animal mais pour ça, il faut que j'aie le déclic. Raphaël se dit compréhensif, il dit qu'à mon âge non plus il ne pensait pas à ce genre de choses. Il exagère. J'ai vingt quatre ans, pas dix sept non plus. Je serre les poings. Non merde ça va sortir, je vais le dire et pourtant il faudrait que je me taise. « Trouve toi une femme de ton âge et qui recherche la même chose dans ce cas... C'était pas moi qui fallait demander en mariage. » A peine ai-je prononcé ces mots que je les regrette. L'imaginer avec une autre que moi me tord les boyaux. J'ai pas envie. Je veux être assez bien pour être sa fiancée, sa femme, la mère de ses enfants... Je veux être cette femme aux cheveux blancs assise à côté de lui sur une terrasse. La suite de ses mots font prendre un ascenseur émotionnel à mon humeur. D'abord je suis attendrie parce qu'il me dit qu'il m'aime et que ces six derniers mois n'ont rien changé à ça mais il poursuit en disant qu'il serait prêt à me pardonner. Comme si j'étais l'entière responsable de notre séparation. « Si tu m'avais attendue tu l'aurais peut-être eu ton "oui" » dis-je les yeux déjà humides... Je m'en veux de lui dire ça mais comment repartir de zéro s'il y a des non-dits? Dans un sens, je suis aussi en train de lui dire que j'avais hésité, que j'ai failli lui donner la réponse qu'il attendait. En rentrant à la maison ce soir là, j'avais plus ou moins pris ma décision, je ne savais juste pas encore comment je devais le dire à Raphaël. « Je ne sais même pas pourquoi je dis "peut-être" parce que quand je suis rentrée à la maison c'était ce que je voulais te dire. J'ai conduis pendant presque cinq heures, j'ai pesé le pour et le contre, j'ai réfléchi à comment je voyais mon avenir et la réponse m'a sauté aux yeux, je le voyais avec toi. Alors oui, j'ai que vingt quatre ans, mais déjà quand on s'est connus je savais ce que je voulais. Tu sais juste que c'est le vocabulaire qui me pose problème. » Je n'arrive pas à le dire et malheureusement, Raphaël ne sait pas encore lire dans les pensées.

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09/03/2013

every teardrop is a waterfall.

Je me demande pourquoi je l’ai suivi. Il paraît presque évident que l’on a plus rien à ce dire que ces six derniers mois nous on totalement séparer et qu’il faut qu’on ce fasse une raison. Il faudrait peut être que l’on mettre réellement un terme à cette histoire. Des mots sur cette fin qui est resté en suspens aussi longtemps. Je sais que j’aurais pu revenir plus tôt, que j’aurais pu prendre mon courage a deux mains, mais je m’étais simplement laisser abattre. Elle m’avait quitté – parce que je le prenais comme cela – et je n’arrivais tout simplement pas à m’en remettre. Mais là dans la cuisine de notre appartement, je prends conscience que je ne peux pas la laisser m’échapper. Je l’aime et je ferais n’importe quoi pour la récupérer. Je me rapproche doucement d’elle et finis par lui expliquer mon point de vu sur la situation. Oui j’aurais pu faire mieux, mais c’est déjà assez difficile comme cela. Je veux pas la brusquer, mais je veux juste qu’elle comprenne que moi aussi j’ai des envies. Je les aie tut un bon moment, mais je ne pouvais pas continuer comme cela maintenant, pas après autant de temps de séparation. Je sens que ce soir nous allons mettre les points sur les ‘i’ et c’est sans aucun doute quelque chose que nous aurions dû faire plus tôt. Elle ce braque encore et finis par me dire que je devrais aller me trouver une femme de mon âge qui voudra la même chose que moi et que je m’étais tromper en la demandant en mariage. Elle aurait pu me mettre une claque que je n’aurais pas eu aussi mal. « Je t’interdis de dire des trucs pareils… » lui dis-je tout en baissant la tête. Je me sens encore plus mal à l’aise maintenant. Elle a mal interpréter ce que je viens de lui dire et pour qu’elle comprenne réellement où je voulais en venir, je finis par lui dire que je l’aime toujours et que je serais prêt à lui pardonner.

Je crois que je m’attendais à tout, vraiment, sauf à ce qu’il allait suivre. Penny lève un regard mouiller vers moi et me sors froidement que si je l’avais attendu je l’aurais sûrement eu mon ‘oui’. C’est comme si quelqu’un venais de plonger sa main dans ma poitrine pour aller écraser mon cœur. Je recule de quelques pas sous l’effet de la surprise. J’y crois pas… Et c’est maintenant qu’elle me le dit. Elle m’avoue alors qu’elle a conduis pendant des heures ce soir-là et qu’en rentrant à l’appartement elle comptait me donner une réponse favorable. Sauf que je n’étais plus là… J’avais attendu trois heures, mais pas cinq. Je sens la culpabilité m’envahir et je voudrais juste m’enfuir. Parce qu’après tout c’est ce qu’il y a de plus simple. Je serre la mâchoire et relève doucement la tête vers elle. Ce qu’elle vient de me dire me blesse sincèrement, mais je fais tout pour ne pas le montrer comme toujours. « Tu m’as pas regardé. J’étais là devant toi avec un genou à terre et tu m’as pas regardé. Tu t’es lever et t’es partie… Tu voulais que je le prenne comment Penny. Je t’ai attendu. Je suis resté assis sans bouger pendant plus de trois heures. J’étais sur ce putain de tapis et j’ai pas bouger. » Et puis j’ai finis par me poser tout un tas de questions. Je crois que je n’avais jamais autant réfléchis sur moi et sur ma relation que ce soir là. Je m’en étais donné mal à la tête. Et puis j’avais finis par partir. « J’ai finis par me convaincre que c’était mieux comme ça… Que si tu étais parti, c’est parce que tu ne voulais pas, que tu voulais pas devenir ma femme. Alors j’ai pris mes affaires et j’ai mis les voiles. » Je baisse une nouvelle fois la tête et enfonce mes mains dans les poches de mon jean. Mes doigts frôlent l’anneau froid qui ce trouve au fond de ma poche gauche. « Je pouvais pas deviner Penny. » lui dis-je doucement tout en sortant délicatement la bague de sa cachette. Je la pose sur le comptoir à côté d’elle et m’éloigne pour de bon. Elle en fera ce qu’elle voudra, je lui referais pas ma déclaration. Je voudrais partir, mais je n’y arrive pas. Alors je reprends place derrière le comptoir et pique un truc à manger sur le plateau. Manger. Ca m’aidera à oublier que je pourrais être fiancé à l’heure qu’il est…

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Sujet: Re: I want to see you again ∞ penny

» every breath you take ✣ Penny
» Don't you forget about me ✣ Penny

I want to see you again ∞ penny

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