prénom/pseudo Virginie ● âge 21 ans ● comment es-tu arrivé(e) ici ? Un groupe sur Fb ● fréquence de connexion J'ai pas de vie sociale! ● commentaires sur le forum : Je suis tombée amoureuse du design et du contexte. J'adore, j'adore et j'adore! ● code du règlement : validé par serenity

2006, lycée Claude Monet. Un des lycées les plus réputés de Paris, celui qui a le plus de chance de réussite au bac, celui où les élèves sont le plus assidus et surtout les plus sages. Lycée comme un autre de l'extérieur, mais rempli de petits génies à l'intérieur. C'est à se demander ce que je foutais là sérieusement. Ma maman voulait que j'aie la meilleure éducation scolaire, elle voulait que je réussisse mais moi, je m'en fichais pas mal, tout ce que je voulais c'était avoir mon bac et arrêter les études. C'est pas pour moi l'école, j'aime pas. J'ai besoin de challenge, j'ai besoin de bouger. Je ne supporte simplement pas de rester assise à une table toute la journée. En plus, les professeurs sont ennuyants et les autres élèves, vraiment pas sociables. C'est ce que ça donne quand on met une bande d'intellos tous ensembles. Il y a toujours celui qui aime moins les livres qui se retrouve dans un coin à regarder dehors au lieu de fixer le tableau noir. Heureusement j'avais Lea, ma meilleure amie pour me tenir compagnie et me remonter le moral. On se connait depuis qu'on est gamines, on a grandit dans le même quartier et aussi loin que je me rappelle, on a fait toutes nos années scolaires ensembles. Plus que quelques mois et on aura notre bac, on décidera de partir à l'étranger durant toute une année pour découvrir le monde. Sauf que le destin en a décidé autrement. La sonnerie qui annonce la fin des cours retentit enfin. Comme toujours, on sort de la classe et on attrape nos affaires dans les casiers prévus à cet effet dans les couloirs. Au moment où on passe les grandes portes vitrées, un fracas se faire entendre. Je me retrouve à plat ventre, des morceaux de verre me griffant le corps entier. Des cris, des bousculades, on me marche dessus, je me retrouve contre un mur, me protégeant le visage avec mes mains. J'attends que le temps passe et quand je relève les yeux, des ambulanciers m'empoignent et me sortent du bâtiment. Je ne cesse de crier le prénom de ma meilleure amie. Oû est-elle? Est-elle blessée? Que s'est-il passé? Je vois des voitures de police, des bandes jaunes interdisant le passage. Je comprends que nous avons été victime d'une fusillade. Personne ne me réponds, aucun médecin ne m'écoute, ils se contentent de me soigner et de m'ignorer. Je dois me coucher quelques instants, le temps que ma tête se remet du choc et j'essaie toujours d'apercevoir ma meilleure amie. La nuit tombe, on est éclairé que par les lampadaires qu'il y a autour du lycée et je vois ses parents s'approcher. Madame Gris pleure, son mari la tient contre lui. Et je comprends. Je comprends que désormais, je n'ai plus de meilleure amie. Les disputes éclatent dans la famille. Je ne veux plus retourner dans ce lycée, je veux arrêter les études et travailler. Je ne peux tout simplement plus imaginer retourner dans ce bâtiment sans pleurer. Ma maman voulait que je sois avocate, ou professeur... J'ai la majorité, je décide de tout quitter et de prendre des cours de managment. Deux ans plus tard, à vingt ans, j'ouvre ma confiserie en plein coeur de Paris, près des Champs.

Je m'attendais à tout sauf à ça. Comment ose-t-il? Il sait que c'est pas facile pour moi, il sait que depuis quatre ans, je me donne du mal pour ouvrir mon coeur, pour lui prouver que je l'aime et que je suis prête à faire des efforts... Il sait que l'attachement et les engagements ça me fait peur, il sait que j'ai peur de souffrir. Depuis quatre ans, on vit presque ensembles, il est plus chez moi que chez lui, on passe nos jours de congé à se balader main dans la main dans les quatre coins de Paris... J'essaie de lui apprendre à faire des pâtisseries et ça se finit en bataille de farine, il m'aide quand je veux changer la décoration de ma confiserie... On s'aime. Je l'aime. Sincèrement. J'ai envie de croire que c'est possible d'aimer quelqu'un depuis autant de temps et de ne pas avoir peur de le perdre, de ne pas risquer de souffrir. Je veux vraiment y croire mais là, ce qu'il est en train de faire me coupe le souffle. Toutes mes espérances, mes souhaits, mes efforts se retrouvent réduits à néant. Rafaël est en train de me demander en mariage. Là, assise sur le canapé, il a un genou sur le tapis du salon, il me regarde les yeux brillants, tenant un petit écrin dans ses mains tremblantes. Je manque d'air. Je suis littéralement en train d'étouffer et je veux m'enfuir. Il sait que j'ai peur, il sait que je ne veux pas m'engager. Il me parle de notre première rencontre, de notre premier baiser, il me parle de mariage, de promesses d'amour, jusqu'à la mort. Ma gorge se serre. Je me lève, attrape ma veste et disparaît. Je roule, je conduis pendant des heures. Il est trois heures du matin quand je reviens à la maison. Rafaël a disparu, il est parti avec toutes ces affaires et il ne me reste plus qu'à me laisser glisser le long du mur, pleurant à chaudes larmes.