Théo, tu m'énerves, je sais que je ne suis pas très présente en ce moment, mais depuis que j'ai mon appart et surtout mon boulot ... il m'est difficile de trouver du temps pour venir te voir, mais ne t'inquiètes pas, la prochaine fois que j'ai un peu de temps libre d'accord ? Allez, je t'aime fort et fais des bisous à ta soeur de ma part, bisous. finis-je avant de raccrocher le téléphone, faisant presque tomber tout ce qu'il y avait dans mon sac. Oui, le fait que mon petit frère m'appelle me troublais, je ne l'avais pas vu depuis quelques mois déjà et il me manquait, ne pas voir sa bouille d'ange, mais surtout ne pas savoir ce qu'il faisait, tout ça me rendais en quelques sorte malheureuse dans cette nouvelle vie de jeune femme indépendante. Depuis que mon père s'était suicidé et que ma mère était partie en HP, j'avais appris à m'occuper de mon frère et ma soeur, toute seule puisque ma grand-mère, grosse bourge, n'était là que pour signer des chèques tous les mois pour que nous puissions aller à l'école, manger et payer le loyer, à part ça, elle n'avait rien fait, pas un Noël ni un anniversaire, depuis cette déchirure familiale n'avait été passé en famille, j'avais donc appris à protéger, seule les deux seuls êtres qui n'avaient pas délaissé et déserté cette famille. Bref, passons, après avoir raccroché et ramassé ce qui était tombé de mon sac, j'allai m'asseoir sur un banc, dehors, attendant la personne qui devait me rejoindre, ma meilleure amie Elaïg. Même si les gens la qualifiaient souvent de grosse garce, je ne me fiais pas à cette étiquette, parce que je savais qu'au fond d'elle, c'était une personne magnifique, douce, charmante et tellement drôle et attentionnée, c'est ça qui me touchais chez elle. Bref, je regardais les passants, entrer dans les Galeries Lafayette, ce prestigieux endroit où j'aimais faire les boutiques, bien sur, j'économisais depuis des mois pour pouvoir y aller, mais j'étais contente, aujourd'hui, d'y aller avec Elaïg, une petite sortie shopping où nous allions allier emplettes, rires et conversation de filles ( en gros parler de mecs). En parlant de mecs, je me sentais un petit peu mal vis-à-vis d'elle, par rapport à Jeff, m'enfin bref ... ne pas y penser pour ne pas gâcher cette belle journée était le mieux. Alors que je continuai de regarder les passants, je vis une jeune femme arriver au loin, sa belle chevelure blonde voler au fur et à mesure qu'elle marchait, elle était sublime, je dirais presque qu'on ne voyait qu'elle, c'était Elaïg, je me levai, passai ma main sur ma jupe pour la défroisser et avançai vers elle, mes talons claquant au sol, pour lui faire la bise, le sourire aux lèvres. Coucou ma belle, comment tu vas ? lui dis-je après l'avoir tendrement serrée dans mes bras.

Alors que j'attendais ma meilleure amie, devant les Galeries Lafayette, pensant à mon frère, qui avait l'air si triste quand je l'avais eu au téléphone, de mon côté, j'étais aussi triste, parce qu'ils étaient devenus comme mes enfants, j'avais fini leur éducation, je les considérais, quasiment comme tel. Je réfléchissais, mais vite fait, à Jeff, c'étais plus qu'une amitié ... une attirance bizarre, mais j'avais préféré arrêter d'y penser, parce que j'avais vu Elaïg, ma meilleure amie arriver, une belle blonde, secouant ses cheveux au fur et à mesure qu'elle marchait, elle était sublime et je comprenais pourquoi Jeff tenait autant à elle avant, elle était exceptionnelle, quand on la connaissait bien, elle était touchante. Je courus la serrer dans mes bras, lui demandant comme elle allait. Elle me regarda de haut en bas. Je vais bien et toi? En tout cas tu es sublime. Je ris en allant avec elle sur le banc. Ca va, ca va, je suis un peu triste à cause de mon frère et ma soeur qui me manquent, mais ça va. Nan, mais tu déconnes, c'est toi qui est sublime, regardes-toi !. Je passai ma main sur ma robe et la regardai. A ce moment là, mon téléphone se mit à vibrer dans ma main, je regardai vite fait, encore mon frère, je souris, puis me concentrai sur Elaïg, ma meilleure amie.