2001. Assis à la table d’un bar avec mon meilleur ami, je joue avec mon verre de vin. On a vingt ans. On ce prends encore pour des super-héros et ce soir nous avons décidé de nous trouver une fille. Pour la nuit ou pour la vie comme on ce le répète souvent. Bon généralement c’est plus pour la nuit, mais il ne faut pas perdre espoir on finira bien par la rencontrer la fille qui changera notre vie. Enfin on a encore le temps. Théo ne cesse de regarder autour de lui pour avoir une vue global sur le bar et je dois avouer qu’il me fait rire avec sa tête de pseudo lover.
« Ah j’ai trouvé. » S’exclame-t-il d’un seul coup. Je finis mon verre de vin et me tourne en même temps que lui pour qu’il me montrer sa trouvaille de la soirée. D’un signe de tête, il m’indique un groupe de jeune femme accoudée au bar. Elles sont quatre, mais celle qu’il me montre plus particulièrement est légèrement de dos. Elle a beau nous tourner le dos je la reconnais tout de suite. Je tourne la tête vers mon ami et lui assène une claque derrière la tête. Il me regarde surpris et hausse les épaules.
« Mais qu’est-ce qui te prends t’es malade ? » Je soupire un bon coup. Je lui réponds ou je lui réponds pas ? Je crois que je vais lui répondre parce qu’il me fait de la peine à laisser son regard courir entre moi et la demoiselle.
« C’est ma sœur abrutit ! » Son regard s’éclaire, il ce tourne rapidement et baisse la tête devant son verre. Je me mords la lèvre et finis par exploser de rire. Je ne vais pas lui en vouloir pour cela. C’est flatteur pour ma petite sœur dans le fond, car Théo ne choisi que des jolies filles, mais mon côté protecteur a été obligé de le rappeler à l’ordre.
« Ca fait plus de dix ans que tu la connais et tu la reconnais toujours pas. Si elle apprend ça tu va passer un mauvais quart d’heure. » lui dis-je tout en riant de plus belle face à la tête dépitée qu’il me fait. Théo de son vrai prénom Théodore (oui je me suis longtemps moquer de lui) et mon meilleur ami depuis la primaire. Il m’avait envoyé son ballon en pleine tête dans la cour de l’école et depuis on ne c’est jamais séparer. On ce prends souvent la tête à cause de nos caractères bien différents, mais au final on ce réconcilie toujours au bout de deux jours parce qu’on a besoin de l’autre pour aller faire une connerie. Des amis j’en ai pleins d’autres, mais il est le seul qui me suis et qui s’accroche depuis si longtemps. On ce comprends bien et puis c’est mon colocataire depuis le début de l’année. Ca fait dix ans et ce n’est pas près de s’arrêter.
2007.
« Je t’aime Penny » Allongé sur mon lit, je tourne un instant la tête pour plonger mon regard dans celui de la jeune femme qui est allongée à mes côtés. Je vois bien qu’elle panique même si elle ne dit absolument rien. Cela fait deux ans que nous sommes ensemble. Je l’ai rencontré un peu par hasard. Depuis que je bosse dans le centre de Paris, je m’arrête tout les matins dans la même confiserie pour acheter mon café. Au début, je l’avais à peine remarqué. Elle était juste la fille qui me tendait mon café tout les matins. Mais au bout de quelques mois, elle a commencé à ne plus me demander ce que je voulais. Oui je suis un homme tellement original que je prends tout les matins un café noir et absolument rien d’autre. Bref. J’ai commencé à faire attention à elle et je me suis rendu compte que c’était une très belle femme. Plutôt jeune, mais adorable. Un jour je me suis lancer et je l’ai invité à dîner. Aller savoir pourquoi elle a accepté et c’est comme cela que notre relation à commencer. Relation plutôt chaotique. En deux ans, elle ne m’as jamais dit qu’elle m’aime et pourtant je continue à m’accrocher. Je sais qu’elle n’aime pas parler de sentiments et je ne vais pas la forcer même si des fois j’aimerais bien savoir ce qu’elle pense. Juste un tout petit ‘je t’aime’ et je crois que je serais l’homme le plus heureux du monde. Mais cette matinée n’échappe à la règle et je dois me contenter d’un simple :
« Je sais. » Même pas de moi aussi. Rien. Excéder je finis par sortir du lit alors qu’on avait prévu de rester à traîner toute la journée. Tant pis. Je vais peut être allé bosser, ça me changera les idées. Ou je vais aller voir mes parents. J’aime vraiment Penny. De tout mon cœur, mais parfois j’ai vraiment l’impression de vivre une relation a sens unique et des fois c’est lourd à porter. La jeune femme finis par me rejoindre dans le salon et se glisse derrière moi.
« J’ai pas besoin de te le dire pour que tu le sache Raphaël… » me dit-elle doucement. Je me retiens de soupirer et me tourne vers elle. J’encadre son visage de mes mains et l’embrasse tendrement.
« Un jour il faudra que tu arrête de voir peur et que tu me fasse confiance. » Un jour peut être qu’elle y arrivera. Pour le moment ce n’est pas le cas et même si des fois je me pose des questions, je suis incapable de la quitter. Je l’aime beaucoup trop pour ça.
2012.
« Bon écoute mon pote, je t’adore, mais là j’en ai marre. Tu te lève. T’as 30min pour faire ta valise. On rentre à Paris. » Théo s’agite devant moi tandis que je suis vautrer sur le canapé. Je n’ai pas envie de bouger, mais il me tire par le bras et ne me laisse pas le choix. Cela fait six mois que je me laisse plus ou moins vivre. Six mois que j’ai quitté Paris avec mon meilleur ami. On est pas parti sur un coup de tête. Enfin si, mais si je suis parti c’est surtout parce que Penny as refusé ma demande en mariage. J’avais mis mon côté timide de côté, j’avais tout prévu pour que l’on passe une bonne soirée et j’avais finis par mettre un genou à terre. A trente et un ans j’avais compris qu’elle était la femme de ma vie et que je voulais vraiment officialiser notre relation. Je savais qu’elle avait peur des sentiments de l’engagement et du reste, mais je pensais qu’après quatre ans de relation elle allait me dire oui. Elle m’a juste regardé et elle est partie. Elle n’a absolument rien dit et il ne m’en as pas fallut plus pour récupérer mes affaires et pour partir. Je l’aime, mais je peux pas continuer à vivre avec une femme qui ne me montre jamais ses sentiments. Ce soir-là je me suis pointer chez mon meilleur ami a plus de trois heures du matin et je lui ai demandé si ça l’intéressais de fuir Paris pour quelques temps. On a finis par poser nos valises à Lyon. Je travaillais toujours pour le même magasine à distance et Théo avait trouvé un autre boulot. Pendant quelques mois, il ne m’a rien demandé, mais aujourd’hui je vois bien qu’il veut réellement rentrer sur Paris.
« Je veux pas rentrer Théo. Fou moi la paix. » Mais ce dernier ne ce démonte pas et c’est limite s’il ne me met pas un coup de pied pour que je me lève. Je fais mes valises et une demi-heure plus tard on est à la Gare de la Part-Dieu dans un train direction Paris. Dans le train qui nous ramène à la maison, je m’enferme dans mon silence. J’ai tout abandonné en partant. Il va falloir que je m’explique auprès de nombreuses personnes et en particulier auprès de ma famille. Et puis il y a Penny… Je me demande ce qu’elle devient. Si elle a refait sa vie ou pas. Je crois que cela finirait de me tuer si je la voyais au bras d’un autre. Théo me sort de mes pensées en me donnant un coup d’épaule.
« Arrête de penser à elle Raph. Elle t’a dit non, maintenant il va falloir que tu passe a autre chose, je te laisserais pas devenir un vieux garçon. » Je rigole même si le cœur n’y est pas vraiment… Après tout il a peut être raison. Il faudrait que je reprenne ma vie en main.